Ioanes trio, musique de roms et soleil de Forcalquier

Ça doit être leur soleil de Forcalquier qui baigne ce premier et probant opus : c’est chaleureux ! Comme l’est la musique des roms que Ioanes Vogele trimbale depuis toujours, ça et ses autres influences qui vont de Brecht à Tom Waits, de Brel et Brassens à Vissotzky, bagage en balluchon pour une musique qui toujours chemine. Le groupe existe depuis presque cinq ans pour que ces chansons enfin connaissent la scène et leur public. Avec un timbre qui va de Patrick Ochs (pour la rocaille) à Georges Moustaki (métèque, vous dis-je…), Vogele nous est d’emblée coutumier et ce disque s’impose à nos oreilles comme un événement attendu. Car c’est bien là un événement, l’avènement d’un groupe déjà majeur que la critique ne peut que saluer. Chaque titre est bien en place, qui renouvelle le genre et offre à la « chanson métèque » de belles plages, de superbes parfois. Ainsi « Odomo », sur des paroles de Tarek Essaker, avec des choeurs qui font irrésistiblement songer à ceux de Bregovic, dont la bio nous informe qu’il est une influence de Ioanes Vogele : on s’en serait douté. Jazz, musette, blues, rébétiko s’additionnent en harmonie à cette musique rom : succulent !

Ioanes trio, Les mains dans les poches, autoproduit. Le site est ici. (ce billet a été préalablement publié dans les colonnes du Petit format du Centre de la chanson)