Barjac 2012 : Lapointe, ils enfoncent le clou !

Bourbon, Defever, Dimoné, Gallet et Yéti (photos © Chantal Bou-Hanna)

Grande scène de Barjac donc, au château, avec, ci-devant : Evelyne Gallet, Imbert Imbert, Yéti, Dimoné, Thibaud Defever et Roland Bourbon en bonze impudique (blouse bée et slip même pas léopard, à distribuer les poils de son torse à ses admiratrices du premier rang) : convenez que le plateau est audacieux pour nous ressusciter Lapointe dont ils sont tous marteau !

Ça commence et ça se termine par le générique de Champs-Elysées, au culot. Tout ça pour enfiler des perles sur scène, les pépites que l’on sait et tout le reste, autres bijoux qu’on connaît moins, ou pas du tout, sauf à s’être acheté l’intégrale.

Nos six en pure folie…

Comment se répartir la tâche, se subdiviser le Boby ? Les grands tubes et autres hélicons, c’est en collectif, en fanfare, porte-voix et cuivres. Avec Gallet en tête de gondole, qui ose tout et souvent mène la danse. Elle et cette surréaliste qu’est Yéti, qu’on pouvait ne pas connaître avant ça, qu’on ne pourra désormais oublier. Chacun y va de son plaisir, de son art qu’il plaque sur les portées du Boby, sans renier rien du chanteur célébré en lui faisant cadeau d’un habillage différent, parfois vraiment différent. Imbert Imbert fait de l’Imbert Imbert, Defever fait presque oui ou peu s’en faut, Yéti fait son Tibet. Et Bourbon bourdonne en slip à sa batterie. Tous font miel de ce Boby, en solo ou en duo, en groupe, en ligue, en procession. C’est selon, touchant ou ahurissant, improbable ou irrésistible. On croyait le connaître ce Boby : là, on le découvre. Dans l’humour qui lui est coutumier. Dans la dramaturgie aussi. Gallet,  encore, excelle dans les deux, tantôt à se tenir les côtes, tantôt à couper les oignons pour mieux en pleurer, comprenne qui veut et qui peut. Des grands moments, cette création collective en fait légion : Defever dans la tendresse d’une fable, Bourbon et Gallet en Lapointe et Sylvestre dans Depuis l’temps qu’on t’attend, Yéti transposant Lapointe dans sa langue maternelle… Et ce Marcel en rappel, bien commun, héritage évident d’une œuvre solide et charpentée, qui se prend (enfin) à voler par d’autres ailes. Surveillez bien vos programmations alentours : ce spectacle est en balade, ce sera l’événement de la saison à venir. Il est farouchement irrésistible !