From & Ziel ont vu l’amour. Et alors…

Dès l’entame, la parenté avec Loïc Lantoine (et avec Patrick Ochs, de Rue de la Muette) est criante : pareil saisissement ! Ce n’est pas dû qu’au timbre d’ailleurs, mais aussi à une manière de déchirer les mots, les déchiqueter et de presque gueuler l’émotion. D’un coup, c’est Gilbert Laffaille qui surgit d’un ascenseur… pas lui, non, mais un style, une élégance proche, une même façon d’envisager la chanson. Puis une chanson presque slamée, façon Arthur H… Tout ça fait ce duo étonnant, irrésistible, composé de From (Samuel Veyrat), un ancien éleveur de brebis du sud de la France, passé à la chanson rocailleuse et de Ziel (Ian Zielinski), musicien du nord, de formation classique : l’heureux hasard d’une improbable rencontre… Un piano-voix exemplaire qui vous arrache de votre torpeur, et s’impose tant sur disque que, bien évidemment, en scène. Une scène baignée de noir, comme le sont leurs chansons, avec « juste un petit peu d’espoir, ce soir ». Une chanson organique, tripale, dont les mots glauques et mélancoliques, amoureux, s’arrachent, douloureux, en dansant sur les notes du piano. Il y a quelques temps déjà que le nom de From & Ziel nourri d’abondance et d’enthousiasme notre bouche à oreille : ce disque entérine le sentiment et s’impose comme un joyau pour toute discothèque qui se respecte. Il se conjugue au presque parfait.

From & Ziel, J’ai vu l’amour, 2012, Sostenuto/Socadisc. Leur site c’est ici. (Ce billet est une version augmentée d’une chronique parue sur Le Petit Format du Centre de la Chanson). From & Ziel en concert au festival « Chanson de Parole » à Barjac le 29 juillet 2012, cours du château, dans un co-plateau avec Melissmel.