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Dieu mes acouphènes !

Quand on vous dit que la musique peut parfois être une torture…

A s’en faire péter les acouphènes comme on l’a vu encore dans ce très intéressant reportage diffusé ce jeudi sur Envoyé spécial. Trop près d’une enceinte à un concert et voilà de jeunes gens quasi sourds pour le restant de leurs jours. Quand donc ce gouvernement plus vertueux que d’autres rendra obligatoire la distribution gratuite de bouchons d’oreilles à l’entrée des concerts de musiques amplifiées ? Nous en avions déjà parlé ici et.

Mais c’est une dépêche de l’AFP qui me chiffonne les oreilles. Ainsi, parmi une gamme de soins qu’on imagine vaste, scientifique et hautement raffinée, la musique est au programme des tortures dans l’établissement cinq étoiles qu’est ce camp controversé de Guantánamo (base navale étasunienne, hors du temps et du droit, au sud-est de l’île de Cuba), là où ne sont accueillis que des al-quaïdistes et autres taliban en cure forcée de désintox, dans leur tenue orange des plus seyante. A qui on passe des musiques au casque, pendant des heures, à fond il va de soi (ce que dément la CIA, naturellement). La musique adoucit les mœurs, dit-on. Semble-t-il que le titre phare, le top des tops, soit le générique de la série enfantine « 1 rue Sésame ». Quand on aime les enfants on ne peut qu’aimer l’humain… On ne sait pas par contre quelles sont les autres musique aimablement diffusées dans les tympans des prisonniers. Ni si chaque pays de l’Otan a payé son écot en fournissant ses spécialités locales. Vous imaginez, vous, des milliers d’heures, à fond dans l’caisson, avec Florent Pagny, Patriiiiiiick Bruel ou même Carla Bruni vous susurrant que quelqu’un lui a dit ? Ou l’aqueu Johnny, qui leur ouvre Les portes du pénitencier ? De quoi devenir fou, devenir chèvre ou devenir légume. D’autant plus qu’imposer de la musique à des gens dont l’interprétation qu’ils font de leur religion leur interdit justement, peu ou prou, toute forme de musique, est en soi une torture supplémentaire. Ça peut titiller les acouphènes d’Allah.

Même Le loup, la biche et le chevalier (Une chanson douce) à fond les ballons dans les écouteurs  peut à la longue irriter et vous faire détester toute musique. Je me demande si ces radios qui diffusent toujours les mêmes titres, les mêmes tubes, n’oeuvrent pas, elles aussi, dans la torture, certes plus soft mais tout aussi efficace. Mais je ne vois pas dans quel but…

 

 

 

 

 

 

 

 

2 Réponses à Dieu mes acouphènes !

  1. danièle 2 juin 2012 à 11 h 35 min

    Rassurez vous, Michel, les chansons proposées sur ce site et les albums ou spectacles qui en découlent ne sont que du bonheur pour les oreilles et pour les yeux . On est pas près de s’en lasser .

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  2. A.D 4 juin 2012 à 10 h 34 min

    Cher Monsieur Blog z’enchanteurs,

    Tout à fait d’accord, Michel ! En parcourant les 3 articles parus sur ce sujet sur ton site, je ne peux qu’encourager ceux qui sont responsables de la qualité sonore, technicien non-sourd, chanteurs doté d’une voix et de z’oreilles, musiciens au service de la mélodie et des mots ; mais aussi architectes ne confondant pas salle de spectacle et salle des fêtes, à réfléchir et à prévoir que si certaines musiques doivent continuer à brailler leur soûl incontinent jusqu’à la transe auditive, là où le squelette prend le pas sur le cerveau ; ce n’est pas le cas pour celles qui ont la prétention de se vouloir apprécier par des mélomanes, goûteurs de belles notes comme de subtiles phrasés, sans parler des mots qui s’offrent un silence très écouté…

    ll faut peut-être considérer que l’on ne parle pas de la même chose, tout bêtemment… Je n’irai pas écouter du texte en allant voir Les Tambours du Bronx… Ou alors, à l’africaine, du texte et et des mélodies minimalistes au service de la transe… Les peuples de la terre ont pour certains gardés et transmis ces rythmes immémoriaux, l’occident continue de piller ses propres origines et ses patrimoines chansons pour mieux laisser l’anglo-saxon abrutir à DB grand V un grand public de plus en plus formaté et qui bien souvent ne fait pas beaucoup d’effort pour s’ouvrir aux vents de la curiosité et de la découverte…

    On dit qu’il n’y a plus que dans la chanson et le jazz que l’on retrouve ce type de public exigeant et performant. Je veux dire ces publics de tous horizons, qui ne se la pète pas, et veut entendre, donc, écouter… Il est assez parlant de voir ou revoir nos archives télés ou radiophoniques des années 50 à 70, pour émettre un constat d’évidence : la multiplicité des genres, l’évolution technique, l’avènement du Rock, (comme une distorsion entre la musique et la danse), pourraient nous faire croire que l’on a perdu ces publics éclairés,  » de qualités  » comme on disait ! Finalement, avec son « 15 minutes of fame », il avait malheureusement bien raison, Andy Warhol ! Sa sentence prend, à l’heure de la globalisation, de tout , et bien évidemment de l’art comme de l’éducation culturelles des individus, une résonance de laminoirs où bien trop de gens se trempe dans le miroir aux alouettes de gloires éphémères ! Bien loin du romantisme d’un Lewis Caroll que ressuscitait si savamment et goûteusement Lucien Ginsburg… Noyés que nous sommes dans un fatras de décibels noyants eux-mêmes des textes insipides. Alors, oui, bordel ! Quand il s’agit d’écouter faudrait commencer par se taire ! Et on est pas obligé d’aller encourager cette chanson qui n’en finit pas d’être nouvelle et qui mourra de sa piètre valeur en une belle mort au summun de la gloriole cliquetante ! Je préfère de la musique bruitiste, fier de l’être et revendiquant consciencieusement son univers de bruit et de fureur ; mais j’ai du mal à comprendre que des artistes prétendûment « chanson », (on disait chansonniers, mais maintenant c’est laid), veulent le beurre et l’argent du beurre en utlisant les recettes de la variété commerciale sur une soupe rock, une sono à fond, tout en prétendant qu’il faille que l’on écoute leurs maigres textes !

    A.D

    PS : Pour le chapitre déviances acoustiques, on peut se souvenir que les nazis eux-aussi, utilisaient la musique pour torturer les prisonniers… En une chevauchée walkyrique orchestrée par des gens qui prétendaient aimer Wagner à l’opéra, s’en servir pour détruire des oreilles internes dans des caves, et l’utilisaient pour leur propagande officielle ! Comment, « éxécuter une partition » prend, là, tout son sens…

    Alors, oui. Pour des raisons de santé, il faut protéger les oreilles de nos banbins virulents : on devrait même les rendrent sourds à la naissance pour leur éviter les pollutions pouêtiques de soi-disant artistes qui n’aime que leur suffisance ! Non, là je plaisante, ce n’est pas aux enfants qu’il faut nous en prendre, mais à ceux qui leur font faire la danse du ventre…

    Cela me donne à penser à une autre formule de propagande, ou l’instrument est encore la musique. Mais en loucedé, un sommifère pour bien conduire son chariot à roulette… En effet, que dire de la sourde et lancinante musique de supermarché, omniprésente 12 heures par jour et pourtant quasi inaudible ! Du fait de sa conception et de son utilisation scientifiquement et commercialement agencée. Ici foin de regretter d’entendre une bribe mélodique, une rime intérieur… C’est l’inverse de la torture barbare, on ne risque pas de se péter un tympan, et pourtant on aimerait y mettre un bouchon !

    Je vous quitte avec le bandit de la chanson, extrait de « Sang-titre » :

     » Je reste las, à ne dire..
    je n’entends même plus l’écho du silence.
    L’écriture masque la parole…
    Idem pour la parole donnée,
    même si elle n’était pas for-mu-lée !
    Je vais louer un coeur muet,
    on devient si vite a-faune…

    Aphone ! Aphone !! Aphone !!! « 

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