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Nico*, le rouge et le noir

Il est vêtu de rouge et de noir, rajoutant singulièrement à l’ambiance, à la dramaturgie. Les musiciens sont impassibles, impliqués mais sans passion apparente, volontairement en retrait, comme un orchestre mécanique au seul service du chanteur, sans tête ni notes qui dépassent. Il y a par ces trois-là (Quentin Lagoutte au piano, Aëla Gourvennec au violoncelle, Jean-Baptiste Cognet à la guitare) un aspect vieillot, tour de chant « traditionnel » comme à l’époque des Montand et des Brel, au temps du métier considéré comme un art et non comme un vulgaire bizness. Brel justement, dont un peu beaucoup de l’adn anime ce tout jeune chanteur, ce lyonnais, ce Nico* (prononcez Nico étoile ; en étasunien : Nico star). De Jacques Brel et de Matthieu Côte, même frénésie, même rentre-dedans aux convenables convenances.
Nico* à déjà tout du classique qu’il pourrait devenir. Car hors modes, sans âge, décalé. D’une qualité d’écriture et d’interprétation qu’on lui envie. Avec, malgré son jeune âge, de vieilles colères, d’amères désillusions : « Avant d’être morose / Avant d’être aigri / J’ai goûté aux roses / Des princesses orties. » Sombres histoires de cœur et de cul, de solitude, Nico* n’inspire la joie que par le bonheur de le voir vivre, trépigner, presque immobile, dans son rond de lumière. Amours sublimés ou vomis, libidineux ou lumineux (« Là où la tendresse / Est féconde / Ses fesses cachent la Source du monde »), Nico* sait sa gamme qu’il courre d’une chanson l’autre, dans une quasi symphonie piano-violoncelle qui épousent des mots jamais là par hasard, qui s’entrechoquent à l’interstice d’un vers, qui trinquent ensemble. « Mes doigts gardent la mémoire / De tes lèvres brûlantes… » chante joliment l’artiste. Tout en nous garde précieusement la mémoire de telles émotions, d’un tel récital. Rare, forcément rare…

Le site de Nico*, c’est ici.

3 Réponses à Nico*, le rouge et le noir

  1. Raphaël Monrose 16 mars 2012 à 16 h 25 min

    J’ai lu votre article avec un très grand plaisir !
    En effet, NICO* ainsi que FROM & ZIEL, dont on peut voir une vidéo, on participé à l’édition 2010 du « Tremplin de la Chanson Française d’Angers » organisé par AMJA Productions.

    FROM & ZIEL (Samuel Veyrat & Yan Zielinsky) sont Lauréats du Tremplin 2010. NICO* et ses complices ont obtenu le « Prix de l’Autrement Café » (aujourd’hui « Prix AMJA Productions »).

    Je partage avec joie deux titres très représentatifs :
    NICO* – « Le Bourgeois Convalescent »
    FROM & ZIEL – « 4 murs, 4 planches »

    J’invite tous vos lecteurs à découvrir ces artistes… deux univers rares et exceptionnels.
    Amicalement !

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  2. Danièle Sala 16 mars 2012 à 18 h 58 min

    J’écoute avec bonheur les chansons de Nico sur son site : « On est tendre », « Lise sous la pluie », « Au 5ème sous les toits », « Solitude ». Et « Le lot de consolation » très bien aussi, une voix prenante qui me rappelle celle de Louis Ville… En espérant que les problèmes techniques soient bientôt résolus …
    Cordialement, Danièle .

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  3. Delorme 17 mars 2012 à 13 h 07 min

    Deux chanteurs, deux lauréats de quelque chose! Les concours et les tremplins pleuvent, il y en a partout. Qui n’a pas son prix? Ou même sa deuxième place! Je suppose que tant de concours et autres tremplins sont la conséquence des Star Ac’ ou Nouvelles stars, télé-crochets bien connus.
    Aujourd’hui à la télé ce sont les concours de cuisiniers qui tiennent le haut du pavé, les jeunes chanteurs ont intérêt à se magner ou se reconvertir apprentis cuistots!

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