Plus on parle de toi, moins tu vends
Le disque est-il à ce point mort ? La chanson l’est-elle tout autant ? Télé-loisirs nous instruit (oui, comme quoi tout est possible) des bides 2011 de cette discipline olympique qu’est le lancer de disque. Et c’est intéressant. Ça l’est parce que, bien entendu, ça ne nous parle que d’artistes (ou supposés tel) qui ont largement accès aux médias, aux play-listes, qu’aucun support papier ne saurait louper par peur de ne pas être (horreur !) dans l’air du temps. Donc des disques dont, à moins de n’écouter que France-Musique ou Radio Libertaire, de ne lire que Fluide Glacial ou Le Canard enchainé, vous ne pouvez qu’avoir entendu parler.
Comme ceux des artistes, confirmés ou apprentis, de la télé-réalité : un chapelet de bides comme il est rare. Jugez : Amel Bent, 10.000 ex pour son album Délit mineur ; Luce, 15.000 ex pour Première Phalange ; Christophe Willem, 34 000 ex pour Prismophonic ; Julien Doré, 60 000 ex pour Bichon ; Sinclair, 3189 ex pour son disque éponyme ; André Manoukian, 50 ex pour Melanchology.
On continue ? Stanislas, Top Hat : 401 ex ; Aurélie Cabrel, Oserais-je ? : 1.000 ex ; Lorie, Regarde-moi : moins de 5.000 ex ; Anggun, Echos : 6.180 ex ; Dave, Blue-Eyed Soul : 10.000 ex ; Lulu Gainsbourg, From Gainsbourg to Lulu : 12.000 ex ; Elisa Tovati, Le syndrome de Peter Pan : 13.112 ex ; Axelle Red, Un coeur comme le mien : 13.801 ex ; Joeystarr, Egomaniac : 19.131 ex ; Maurane, Fais-moi une fleur : 20.000 ex ; Corneille, Les inséparables : 21.000 ex ; Hélène Ségara, Parmi la foule : 22.500 ex ; Claire Keim, Où il pleuvra : 23.000 ex. Oh ! le disque dort ?
Ces chiffres semblent définitifs car le bizness ne mégote pas : quand ça ne se vend pas, on retire des rayons, on pilonne. A la différence des disques autoproduits ou de petits labels, la durée de vie de ces disques-là est éphémère : sitôt entendus, sitôt disparus.
Ça veut dire quoi ? Que l’exposition complaisante, que ce soit sur la presse papier, sur les ondes et à la téloche, ne produit plus rien, si ce n’est des droits d’auteur. Qu’il y a total divorce entre les prescripteurs et les consommateurs. Pourtant ce sont ces disques-là, et pas les autres, qui passent en force dans les médias, que seuls les médias reconnaissent.
Et le téléchargement illégal a le dos large, qui masque à la manière d’un ridicule cache-sexe la fin d’un monde.
Même (et nous y reviendrons prochainement) l’aqueu Johnny, dont le dernier album, entièrement réalisé par M, le génialissime fils Chédid, est à la ramasse complète : 170 000 ex pour un tirage initial du presque double. Quand on pense que son Sang pour sang de 1999 s’était écoulé à deux millions d’ex…
Etonnez-vous ensuite du prix des concerts qui flambe : ce qu’on ne gagne plus sur les disques, il faut le rattraper ailleurs : toujours saigner le cochon de consommateur.
Mais le roi est nu, plus aucune excuse ne subsiste pour maintenir artificiellement et sans partage ce commerce de variétés sur nos ondes. Réhabilitons la chanson, laissons-là s’égayer à nouveau sur radios et télés. En 2012 ?
OUI !!! VIVE LA CHANSON ET 2012 !!!
N’ayant que Radio France, et surtout France Inter comme radio, la plupart des artistes de l’article me sont quasiment inconnus en ce qui concerne les disques cités. Mais même dans la play list de France Inter, il y aurait des choses à dire. On y entend parfois des chansons dont on se dit, tiens c’est la fille de La Grande Sophie et Dominique A tant les chansons semblent copiée-collées sur ces deux là (je ne dénoncerai pas la chanteuse en question, mais ça me surprend à chaque fois)
Et d’avoir entendu plusieurs fois Lulu Gainsbourg dans diverses émissions, je suis plongé dans une perplexitude extrême. J’ai bien dit « perplexitude » qui est le sommet de l’interrogation et de l’incompréhension.
Même en ayant un bon fond en général, et étant bon public, je ne vois aucune justification à cet album.
Pour les produits de la réaltv, c’est selon, je ne suis pas client des albums de Christophe Willem, mais son spectacle vu en festival m’a emballé.
Et pour Luce que j’ai vue cet été sur la scène FNAC, elle a fait un show de 30 minutes impeccable, bien mieux que quelques autres invités plus connus. Du coup, je vais écouter son album.
Mais il est vrai que globalement, c’est du côté des autoproduits que je trouve les albums qui restent en permanence à côté de la chaïne.
A part Camille, il n’y a pas eu de chansons play listée qui m’a donne envie de courir chez un disquaire illico presto .. Ah si, le duo Vanessa Paradis et M pour l’album « Un monstre à Paris » que je trouve très réussi.
Pour le reste; voir l’article d’hier sur nos palmarès « Enchanteurs »
C’est vrai que le disque de Lulu Gainsbourg est une catastrophe. Entouré des plus grands, Lulu se révèle être un bien piètre chanteur. Mais il est vrai que Gainsbourg avait réussi à faire chanter des personnes qui n’avait rien de chanteuses… Mais voilà, il n’est plus là.
Espérons que la situation va changer, car il est impossible de passer à la radio si on n’est pas signé chez Virgin et compagnie. Mais c’est pas grave, le principal n’est pas là, le principal est de réussir a faire sa musique, de la proposer au public, et de partager ces moments de vie qui nous pousse à faire ce métier. Vivre de notre art est un luxe aujourd’hui, mais espérons que demain nous auront plus de chance. Pour cela, il faudrait s’organiser, créer un média chanson, créer des lieux, des concerts pour que nos artistes chéris soit entendu. 2012 sera cette année de réveil ???
Bonjour, on pourrait dire : on parle de toi mais tu ne vends pas; ce qui montre que l’on ne peut pas refiler toutes les salades qu’il ne veut pas au « public ». Il y a peut-être une concentration sur l’achat (phénomène de masse) de disques de gens dont on parle. Un peu comme au cinéma (intouchables) ou en littérature. On peut ne parler que de ça et que ça cartonne quand on est en phase avec un public.
Qui aurait envie d’acheter le vilain album de Johnny et de M ?
L’album de Camille allie créativité et qualités d’interprétation. C’est, pour ma part, un des albums de 2011 que je trouve parmi les plus réussis. Mais bon, le concensus est-il nécessaire ? Vivent la diversité de goût et d’avis.
bonnes fêtes
Je suis d’accord, et ça déculpabilise un peu les petits vendeurs qui se rongent les sangs…Le problème, c’est que si les albums ne se vendent pas, les coûts de production ne baissent quasiment pas. 30.000 € pour Kan Tri Men, le dernier album du Trio Ewen Delahaye Favennec, qui est en tête du classement des Radios du Quota, et que toutes les Radios France ont trouvé « trop loin de la ligne musicale »… Comment qu’on va se sortir de ce guêpier, chef ?
>Que l’exposition complaisante, que ce soit sur la presse papier, sur les ondes et à la téloche, ne produit plus rien, si ce n’est des droits d’auteur. Qu’il y a total divorce entre les prescripteurs et les consommateurs. Pourtant ce sont ces disques-là, et pas les autres, qui passent en force dans les médias, que seuls les médias reconnaissent.
C’est exactement ça. Je ne me reconnais que rarement dans les musiques matraquées sur les radios généralistes. Combien de fois ais-je entendu (et éteint) Lulu Gainsbourg sur Europe 1 cet été/automne?
J’ajouterais aussi mon ras le bol des disques de duo (un « vieux » chanteur un peu « has been » avec les jeunes talents) ainsi que des disques « humanitaires », restos du coeur et autres « Ricochets »! (qui sous prétexte de demander la charité se permet d’écrire une chanson aussi mauvaise ?).
Dans un interview récent au journal « Le Soir », Jean-Louis Murat soulignait un aspect positif de la crise du disque (lui n’a de toutes manières jamais été un grand vendeur) : puisque l’artiste sait bien qu’il en vendra bien moins qu’avant, quasi uniquement à son noyau de fans purs et durs, autant qu’il en profite pour faire vraiment ce qu’il veut et libérer sa créativité, sans trop se soucier des contingences commerciales.
Une manière positive de voir les choses…
Le disque est mort. Pour les artisans de la chanson, ce serait des tirages tout à fait appréciables. Mais pour les industriels, c’est la fin des haricots. On ne pleurera pas.
Il y eut d’abord le 45 tours. C’était du concentré de concentré, rien que du bon. Mais ça ne rapportait pas assez. L’industrie phonographique a donc inventé le 33 tours, parfois grandiose, souvent médiocre, qu’on achetait juste pour une ou deux chansons. Puis on est passé au CD, soit-disant plus performant, en fait beaucoup plus juteux. Et le numérique a finalement tué le disque. On ne versera pas une larme sur cette industrie en 2012. A trop vouloir profiter du système…
Comme tu dis Michel, pas verser une larme alors qu’ils ont reduit la musique depuis 30 ans à un produit quelconque. Un tube et on sort un album, y a pas que le téléchargement, y a un manque de vrais albums, pensés avec de vrais morceaux réfléchis, artistiques… mais si la musique est un art ! en principe…
Super article ! Je fais partie d’un groupe qui vend autant de disques que Lorie :=) la classe quand meme:=) et ce, sans sans maison de disques, sans prod, sans label, sans tourneur…
Pas facile de créer dans ces conditions. Si la soupe ne se vend plus, à quoi ça sert d’acheter les tous petits croutons de pain que l’on met dedans :=)
Est-ce qu’il y aurai un quelconque moyen de comparer ces chiffres avec ce que produisent les labels indépendants ? Le parallèle pourrait être amusant.
Réponse : ça demande un grand travail d’investigation, bien trop grand (hélas) pour ce blog qui n’est pas mon boulot, au sens où je ne gagne rien malgré le temps que j’y consacre. Mais c’est vrai qu’il serait bien de comparer. Aux lecteurs de ce blog et de facebook de répondre en nous communiquant des chiffres… MK
Bonjour, j’essaie de ressembler à Johnny Depp pour vendre mes disques. Ah, ça marche pas ? Regardez mon nom de famille !!! Quoi, non plus ? P**ain, il vous faut quoi de plus ?!
Oui et non. Car si ces noms rabachés sur toutes les ondes vendent peu, ceux dont on n’entend pas parler vendent encore moins. Le marketing total marche toujours, il reste même un des seuls moyens de faire sortir des disques à plusieurs de dizaines de milliers d’exemplaires, il marche juste moins bien qu’avant. Si l’échelle est différente, le rapport est le même. Un artiste indépendant vend lui aussi beaucoup moins maintenant qu’il y a dix ans. Fêter la mort du disque et de l’industrie qui va avec sans regretter la diminution drastique des revenus moyens des artistes, ainsi que la diminution très forte de leur nombre, ce serait se voiler la face. Cette crise du disque touche bien plus fort l’industrie, parce qu’elle est plus grosse, mais elle est aussi la source de beaucoup de difficultés supplémentaires pour les artistes qui n’en font pas partie. Après, les solutions existent et sont peut-être plus facile à mettre en oeuvre pour les indépendants que pour les autres, mais dans l’ensemble, je ne crois pas qu’on puisse, de manière générale, se réjouir de la crise du disque pour la musique…
Oui, vive la chanson Française!!!
http://www.azulworld.fr
A écouter:)
Tout à fait d’accord avec Yann, malheureusement pour ceux dont on n’entend peu parler…
Je vous conseille ceci :
http://www.youtube.com/watch?v=KLFcjTDdlf4&ob=av2e
ou plutôt celui ci :
http://www.youtube.com/watch?v=Jtj-syK4vqY&feature=relmfu
… hé oui les majors semblent bien avoir fait des victimes !
alors bien venus les petits labels qui croient encore aux artistes et bienvenue aux producteurs qui ont pour objectif artistique de soutenir et d’être proches des artistes et du public !
Recompilation de l’article de charts in France . Certains artistes parmis ces « flops » avaient sorti leur disque depuis 2 ou 3 semaines . On prend un article ( de mauvaise foi) on le commente et hop un nouvel article . Le journalisme est il mort ?
Vive les indépendants, vive les vrais artistes, ceux qui se font connaitre sur scène, à la sueur de LEUR front, qui proposent des places de concerts et des disques à des prix abordables sans jamais décevoir leur public et qui donnent envie qu’on achète leur CD plutôt que de les télécharger !
Voilà ce que donne la transformation des métiers : le bon vieux directeur artistique, celui qui a des oreilles, qui sait ce qui est bon (pas ce qui va plaire, ce qui vaut le coup musicalement, après le succès est affaire d’autres facteurs) a été progressivement remplacé par un chef de produit, qui n’a rien à envier à la caricature de Beigbeder dans 99F.
Il empêche l’émergence de choses nouvelles et bien en reproduisant ce qui a marché car il s’imagine que ce qui a marché remarchera. Il tue la créativité dans l’oeuf et seuls quelques exceptions s’en sortiront quand même, à la force du poignet, grâce au Net, aux concerts et à quelques médias non corrompus, mais que c’est dur ! Il agit de façon mécanique sur le seul secteur d’activité qui n’est lié à aucune règle de succès. Il lance de la merde consciemment, et espère même que ça va marcher !
Rétablissons la diversité dans les médias et réhabilitons ceux qui connaissent la musique et ont une culture suffisante pour lancer des artistes un peu originaux, pas d’éternels copiés-collés dont les médias commencent même à croire que ce sont vraiment des artistes alors que ce ne sont que des suiveurs sans talent.
j’en ai tellement marre de ce qu’on nous balance sur les ondes que je n’écoute plus la radio, je prends mes CD, dans la voiture aussi… et oui, je fais peut-être figure de dinosaure, mais j’ai encore des CD et j’en achète… pas de petites oreillettes reliées à un petit bidule où les play-listes s’accumulent, téléchargées gratuitement et plus ou moins légalement, pendant que les artistes tirent la langue… je vous aime musiciens et chanteurs et j’ai trop de respect pour vous pour vous piller… comme ça, pas obligée de subir ce que les radios croient bon nous bassiner à longueur de journée… et quand j’oublie mes CD? je chante!
Ha oui, j’ai oublié : un hasard mais un hasard heureux. Mon dernier achat de CD : le dernier Lavilliers !
Réponse : oui, ça ne peut qu’être un hasard, et je ne sais même pas pourquoi, et pour qui, vous en parlez ici… Lavilliers, Lavilliers, est-ce que j’ai une tête à écrire un livre sur Lavilliers ?! Bonne soirée, LouYsa. MK
Ces chiffres, en fin de compte, sont plutôt rassurant. Les pas bons vendent peu, et c’est tant mieux. Ce produit vérolé qu’est le CD, qu’on nous a vendu à prix d’or, disparaitra peut être un jour. Et le vinyle refleurira avec ses 10 chansons maxi.
C’est bien normal que ça ne parte plus dans les bacs, ça manque de texte, il ne suffit pas d’être le fils d’un célèbre chanteur compositeur pour percer, même si ils ont les médias dans leur poche.
Si il n’y a pas de voix, pas de texte, il n’y aucune raison de dépenser 10 €.
Le pire c’est le playback dans les émissions de variété, je veux vendre des CD comme les grands, mais je ne connais pas les paroles ou je suis mauvais en live.
J’achète des Blu-ray en live maintenant, ça ne laisse aucune place pour les derniers de la classe ce genre de prestation.
Hé Ho du bateau !… Ne pas oublier que les Majors Compagnies ont tué les disquaires !! Hé oui les disquaires… les médias n’en parlent pas et pour cause… ils ont disparus tous ces disquaires qui ramaient avec une marge ridicule que les Majors daignaient leur accorder… Ces disquaires, les vrais, ceux qui vendaient aussi bien la nouveauté que du « fond de catalogue » ont disparu au profit de la grande distribution qui ne s’encombrent pas d’un fond trop lourd à gérer, et qui plombe la trésorerie à cause du faible taux de rotation du stock. Le téléchargement… Non il n’a pas « bon dos » comme le dit cet article.. je suis toujours choqué de voir autour de moi le dernier Voulzy, Adel 21 etc.,téléchargés sans vergogne quasiment le jour de leur sortie, par des gens chez qui ce geste de copie est devenu aussi naturel que d’aller chercher sa baguette chez le boulanger !
Ah le bel article, belle morale : les gros tous des pourris, les petits tous des gentils. C’est bien de se complaire dans ce type de vision, ça rassure.
Dormez donc tranquille, vous êtes LA contre culture, celle qui connaît le bon goût universel.
Réponse : Sous un dessin, c’est parfois mis « Sans légende », le dessin se suffisant lui-même ; là j’ai envie de répondre « Sans commentaire », la bêtise se suffisant amplement. Lisez, Alex, les 690 papiers déjà publiés sur ce blog. On en discute ensuite. MK
Ben fallait pas faire de commentaire alors
Quand à la « bêtise »…. on est tous le con de quelqu’un…par contre j’ai un avantage : moi je le sais
Allez sans rancune.
Ah, au fait, pas la peine de demander des pseudos puisque vous ne vous en servez pas pour répondre. Enfin, ce n’est que mon avis, certes assez bête.
Réponse : Sincèrement, je ne comprends rien à cette histoire de pseudos. Moi, je signe de mon nom et j’assume, ce qui me semble normal. Mais chacun voit midi à sa porte… Allez, Alex, sans rancune non plus. MK
Bonjour,
pour ma part j’aurais peut être quelques explications sur le fait que le cd ne se vend plus.
Je pense que le problème vient du fond et non de la forme.
Je suis compositeur, et par la force des choses je suis devenu arrangeur, producteur, ingénieur du son pour pouvoir vendre mes compositions. Car le fonctionnement en maison de disque, et surtout major a changé complètement ces 10 dernières années.
Avant, si un artiste chanteur, ou un compositeur présentait un quelconque intérêt pour la maison de disque, celle-ci lui faisait signer un contrat (pour un chanteur), de même pour le compositeur avec une maison d’édition. Ensuite (restons sur l’ex. du chanteur), la MD (maison de disque) se chargeait de s’occuper de lui artistiquement, en prenant des compositeurs, arrangeurs, réalisateurs musicaux, ingénieurs du son, qui ne travaillaient pas dans cette MD par hasard, et… le tout supervisé par un vrai DA (directeur artistique) avec des idées, et surtout l’envie et les compétences pour trouver des choses nouvelles, qui avait les compétences pour développer un artiste, pas un directeur de marketing mis à la place du DA.
Le problème est qu’en 2012, le fonctionnement est tout autre. Les MD ne font plus du tout d’artistique!!! Ces fameux DA (ou AD : art director… ça l’fait !!), qui changent de boite tous les 2 ans environ, se chargent de récupérer des produits déjà finis. Ils écoutent, et s’ils sentent qu’ils peuvent le vendre, dans ce cas ils sortent le cd (des vendeurs!). Tout ça pour dire qu’avant 5 ou 6 personnes très qualifiées travaillaient au développement d’un artiste et d’un CD, alors que maintenant, il n’y a qu’une seule personne pour faire tout ça (comme moi), chez lui, dans une pièce qu’il aura surnommé « son studio »! (heu… comme moi!!) Même si la personne est très forte (heu… comme… heu…), elle va quand même en ch…r, et surtout faire un sous produit. Et oui 5 contre 1… dans un studio avec 50 fois moins de matos.
La seconde raison, est que le monde de la musique en france fait surtout travailler sa famille et ses amis, avec quelques nouvelles ouvertures, mais très rares…
La 3eme raison, et que les MD ne veulent pas de nouvelles choses, soit elles veulent des chansons mâchées, re-mâchées, chikées… ou alors des musiques ou artistes avec un « pet au casque » sur une musique qui a 40 ans!
la 4eme raison, c’est le public ciblé par les DA : les 16 ans. La seule et unique cible.
La 5eme raison, et que si l’artiste n’est pas la petite copine d’un dirgeant de label, ou fils-fille d’une personne connue, ou n’est pas passé dans une émission de réalTV… ben c’est chaud.
Il y aurait d’autres raisons, mais celles-ci sont pour moi les plus importantes… surtout la première.
En rebondissant sur vos propos, c’est le même système actuellement avec les banques, mais c’est un autre sujet.
L’avenir reste bouché pour ceux qui veulent émerger et surtout ceux qui sont inconnus au bataillon.
Et pourtant, les majors ne ce sont jamais aussi bien portées,
Je suis un minuscule producteur indépendant et je ne vois pas comment faire entrer mon artiste dans la playlist d’une radio nationale.
Les majors on tout verrouillé, leur revenu étant maintenant surtout lié aux droits éditoriaux… Du coup j’ai l’air malin avec mon disque qui est pourtant bien accueilli sur nos petites scènes, les gens l’achètent sans problème… On a beau être sur iTunes, c’est perdu d’avance sans visibilité !
Hier comme aujourd’hui pour être reconnu il faut (ordre quelconque) :
du talent
du réseau
de la chance
de l’intelligence
Certains ont plus de ceci, d’autre de cela. Certes….
(Au passage ça s’applique au sport, au cinéma, au théâtre…)
Alors oui, des fois certains ont du talent mais il manque autre chose.
Certains n’ont ni talent, ni réseau, ni rien et là c’est plus dur de ne pas tomber dans le « tous pourris ».
Par contre, commencer une carrière uniquement sur le réseau ça ne durera pas sur la durée.
J’ai beau ne pas aimer ce que chante notre Johnny national, force est de constater qu’il a un certain talent d’interprète
à l’attention de Pierre BUCCO : essayez donc les radios libres et pourquoi pas celle où je consacre une émission bimensuelle dédiée à la chanson…
Panorama, l’émission « Chanson » de Radio Ballade…
Panorama : une émission consacrée à la chanson, en direct, un jeudi sur deux, de 17h à 18h sur http://www.radioballade.com/ ou sur http://www.ferarock.org/RADIO-BALLADE ou bien sur 101.8., en local…
Réalisation et animation : Françoise Morel / Courriel : panorama.ballade@orange.fr
“Je vous invite, dans mon Panorama, à faire un bout de chemin avec moi, à explorer des paysages, des saisons, mais aussi l’actualité, les nouveautés en chanson francophone… Chanson et poésie y sont à l’honneur, pour le plus grand plaisir des oreilles et de ce qu’on a entre les oreilles ! ”
« Viens, viens, dans mon panorama… Viens, je t’attends, dans mon panorama…, Oh, viens… » – Kent, extrait de « Panorama ».
En même temps la grande majorité des « artistes » qui sont cités font du son commercial ! C’est le signe que le public recherche de la qualité ?
Il faut aussi prendre en compte la date de sortie, je crois qu’Emilie Simon était citée dans l’article original comme « bide » alors que son album était sorti en Février si je ne me trompe pas, donc les chiffres c’est toujours risqué