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Cali, l’interview

Cet entretien remonte à mai 2004, au plus haut de la résonance du premier album de Bruno Caliciuri, dit Cali :L’Amour parfait. Au moment aussi où le statut d’intermittent du spectacle était menacé comme jamais…

"Ces instants d'extase qui durent dix secondes, c'est ça le bonheur"

Pour en arriver à L’Amour parfait, on a l’impression, de loin, que ce fut très rapide. Mais de près ?
J’ai mis vingt ans pour y arriver. J’ai démarré à dix-sept ans. Il y a eu plein d’aventures musicales, des groupes à droite, à gauche. L’Amour parfait est arrivé dès la signature, en décembre 2002, avec Labels : on est partis en studio en Angleterre en février suivant. Les radios ont adopté, dès mai, le premier titre et l’album est sorti en août. Depuis, ça va très vite.
C’est de suite très gros, avec des salles pleines… On a démarré la tournée tout de suite, en septembre. Quinze mois pour la première tournée. Et c’est palpable : on a de plus en plus de public.
C’est dû à quoi ? Pas qu’à la puissance d’une maison de disques ? J’espère que c’est dû aussi à la qualité du disque. Il y a eu une bonne conjoncture. Notre équipe vient toute de Perpignan et on a tous une grande expérience scénique. On a été reconnus même par nos pairs : les Sanseverino, Bénabar, Delerm, Miossec, etc. On sait qu’on fait tous le même métier, qu’on est heureux sur scène.
C’est la conception d’une famille de la chanson ? Je ne sais pas. On chante tous en français, on vient tous de la scène et on joue tous énormément.
Avec quelles racines ? Chacun arrive avec ses influences, on le découvre aujourd’hui. Moi, 95% de ma discothèque est anglo-saxonne. En ce qui concerne la chanson française, j’ai démarré par Brel quand, entre quinze et vingt ans, on a envie de pleurer seul dans sa chambre. Mon papa m’a emmené sur Ferré. Donc, c’est beaucoup Ferré. Aujourd’hui, c’est plus Miossec, Dominique A, Thomas Fersen… On vient chacun de cultures différentes de la chanson française.
Votre génération, c’est vraiment la connaissance réciproque de l’autre… On est heureux de se retrouver sur la scène, on discute de tel ou tel festival, de tel ou tel accueil… Et c’est aussi le contre-pied. Durant des années, il y avait tous ces gens qui arrivaient d’on ne sait pas trop où et qui ne se dévoilaient pas sur scène. Nous, ça part de la scène. La maison de disques qui m’a signé est venue me voir plusieurs fois sur scène pour s’assurer que le disque pourrait être correctement défendu. C’est ça, oui : il y a beaucoup de choses qui nous rapprochent.
Tu es intermittent depuis combien de temps ? Treize ans. Aujourd’hui je n’en serais pas là s’il n’y avait pas eu l’intermittence. Évidemment il y a eu des abus, mais l’idée est bien. Nous on a pu répéter durant des années à raison de six heures par jour pour en arriver à ce qu’on est aujourd’hui. Si on supprime le statut d’intermittent, ce ne serait plus possible car il faudrait alors aller travailler à côté. La qualité du résultat n’y serait plus.
Malgré tout, C’est quand le bonheur ? Je me réfugie derrière Ferré : « Le bonheur c’est un chagrin qui se repose », c’est quelque chose qui me correspond assez. Encore une fois, le bonheur c’est de réaliser ce qui se passe aujourd’hui. En ce qui me concerne, c’est plutôt bien. Ces instants d’extase qui durent dix secondes, c’est çà le bonheur.

Le site de Cali.

Une réponse à Cali, l’interview

  1. Rincevent 30 mai 2010 à 21 h 15 min

    Interview à l’image de la victime…

    Répondre

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