Tarbes, 30ème Pic d’or : métier chanteur ?
- Et toi, tu fais quoi dans la vie ?
- Chanteur
- Non mais, j’veux dire… dans la vraie vie ?
C’est par ce dialogue que pourrait commencer notre dernière chronique à l’occasion du Pic d’Or 2015. Facétie qui n’en est pas vraiment une car tous les chanteurs que nous croisons s’y reconnaîtront, on veut bien le parier. Tant il est vrai qu’être artiste n’est que rarement perçu comme un métier, comme une profession. Et pourtant, il y a plus de trois décennies maintenant qu’un ministre inspiré a voulu la création de lieux de formation artistique, même le cirque, rendez-vous compte !
Le rapport avec le Pic d’Or ? Patience, nous y venons.
Samedi matin avait lieu un atelier de « création chanson & coaching vocal » au lycée Marie-Curie qui héberge les spécialités Histoire de l’art, Arts plastiques, Théâtre et Musique. C’est donc dans des locaux adaptés, pourvus d’instruments, que se déroule l’atelier du jour, encadré par le président du jury du Pic d’Or, Arnold Turboust, assisté d’Henri Gonzalez, professeur créateur et responsable du D.U., unique en France, abrité dans ce lycée : « Pédagogie du chant, métiers de la scène, coaching vocal » rattaché à l’ESPE (ex IUFM) de Toulouse.
Il va de soi que les trois heures d’atelier de ce matin n’ont pas de rapport avec cette formation professionnelle (trois cent heures sur une année) dont nous tenions à indiquer l’existence pour son originalité, sa pertinence, et la diversité de ses débouchés.
Dans cette matinée qui regroupe une petite quinzaine de participants de tous horizons et sans qu’aucun pré-requis ne soit nécessaire, c’est à Arnold Turboust, auteur compositeur arrangeur (pour Étienne Daho et beaucoup d’autres, en sus de ses propres chansons) que revient le rôle de présenter quelques grands principes régissant l’écriture d’une chanson : ce qu’il appelle la règle des trois « T » : tonalité, tempo, texture… Il assortit son propos d’anecdotes, d’exemples, comme celles touchant à la création des chansons d’Alain Bashung.
On ne saurait trop conseiller aux apprentis auteurs-compositeurs de suivre un jour un atelier de ce genre. A l’écouter, on se sent venir des envies de s’y mettre !
C’est ensuite de façon ludique que l’exercice est proposé, avec quelques astuces pour réveiller l’imagination : collage de titres et inter-titres de journaux, couvertures de magasines ou photographies, reproductions de tableaux… Tout est prétexte à faire jaillir, sourdre les mots. La recherche s’effectue en groupes qui interprèteront ensuite leur chanson devant les autres. Et c’est assez stupéfiant d’entendre le résultat trois heures plus tard. Elles sont franchement plaisantes les trois chansons et l’on se surprend même à en fredonner l’air.
Alors on ne saurait trop conseiller à l’équipe du Pic d’or de pérenniser cet atelier, voire de lui donner plus d’ampleur, étant donné les partenariats déjà en place avec le lycée et ce D.U.
Voilà de quoi donner, dans le paysage des festivals Chanson, un nouveau profil au Pic d’Or, une pertinence et une crédibilité renforcées.
En vidéo, hors-sujet mais pas tout à fait : Arnold Turboust et Zabou !
Contact D.U : henri.gonzalez@univ-tlse2.fr ; ESPE Toulouse, site de Tarbes : 05 62 44 23 30
Eh oui, pour être chanteur , il faut de la voix, de la musique, du talent , et beaucoup de travail, c’est un vrai métier . Et ces ateliers permettent aux apprentis chanteurs de travailler en équipe et d’avancer dans la perfection , pour notre plus grand plaisir .
Je me permets d’exprimer mon avis concernant une des demi-finalistes. Il s’agit d’Angèle. Je tiens à préciser que je n’ai aucun lien avec cette jeune femme, je l’ai découverte sur scène lors des auditions et n’ai pas osé lui parler hors de la scène…
Ses textes m’ont tout simplement transporté! Je n’avais pas rencontré une telle qualité d’écriture depuis longtemps… et depuis des « grands »!
Elle chante, elle vit chaque mot, elle est habitée, lumineuse et sobre, sans effets d’aucune sorte, qu’ils soient vocaux, scéniques ou pianistiques. Oui, elle vient chanter seule avec son pianiste avec un dépouillement, une vérité dans l’interprétation comme j’ai rarement croisé. Et quelle originalité! Au milieu des pédaliers, des ordinateurs, des loops et des guitares électriques!! Elle n’est pas à la mode: elle est intemporelle.
Et quelle qualité musicale: son pianiste est exceptionnel! Personne n’a remarqué?!
Pardon pour la fougue de mon message, je sais qu’il est difficile de prendre toujours la mesure des talents que l’on croise. Mais j’ai réellement le sentiment que vous êtes passés à côté d’une artiste exceptionnelle. Je l’espérais en finale avec (au minimum!) le prix du texte…
Bravo, quoi qu’il en soit, à Emilie Marsh dont l’univers était parfaitement cohérent et très « pro ». Mais qui m’a tellement moins touché…
Comme vous avez raison de prendre la plume, (et belle plume !)
cher lecteur, pour défendre cette jeune artiste dont la simplicité et la qualité de m’ont pas échappé… Je précise seulement en réponse à votre interpellation que je ne suis pas membre du jury.
Voici un lien qui permettra de partager votre émotion…
https://www.youtube.com/watch?v=PpGXLzYNk4g