Festival Dimey 2014 : Hervé Lapalud paie sa dîme à tonton Bernard
Hervé Lapalud (photo Patrick Boez)
8 mai 2014, 14e Festival Bernard-Dimey, deuxième jour,
C’est lui qui nous l’annonce Hervé à peine arrivé en scène, il vient dire merci et sachez qu’il le fait de la plus élégante façon qui soit, quand on est de ceux qui travaillent dans leur tête à faire chanter les mots.
Au pays de Bernard Dimey, la poésie a droit de cité et ce festival offre quatre jours pour s’en souvenir longtemps… jusqu’à l’édition prochaine !
En hors d’œuvre (à prendre au sens strict des mots !) Hervé Lapalud a d’abord offert un concert pédagogique mardi, avant que ne s’ouvre le festival. Entendez par là qu’il s’est adressé aux enfants de Nogent, élèves de CM1-CM2 et d’une CLIS (classe pour l’inclusion scolaire) qui au long de l’année ont préparé avec lui ce grand moment de partage en-chanteur. Voilà qui honore ce département capable de mettre en synergie associations (Bernard Dimey, bien sûr, mais aussi Arts Vivants 52) et service culturel de l’Education Nationale. En s’adressant à Hervé Lapalud, le succès ne pouvait qu’être au rendez-vous.
Ce soir c’est en soliste qu’il monte sur la grande scène du festival en y dressant comme à son habitude ses petites trouvailles qui font voyager. L’enfance n’est jamais loin. C’est un décor pour y suspendre ses rêves et quand il entre c’est pour offrir d’abord « les mots sucrés, les mots de miel ». Assis sur sa malle pour jouer de la kora, il entonne Syracuse (merci Bernard !) et enchaîne avec cette chanson que l’on pourrait décréter obligatoire dans les écoles : « Si tous les gars du monde voulaient se donner la note »… N’est-ce pas ?
Bien sûr, on se délecte de retrouver son Taxi Broussi où l’on empile les bagages sur trois ou quatre étages, on clame ravi le « moura, moura » (autrement dit mollo, mollo) de Madagascar, bien sûr on rit de sa publicité pour les harengs Pilchard et de sa chorégraphie, surtout lorsque la boîte de conserve se transforme en piano à pouce pour une délicate chanson. On s’amuse de sa re-création de Ne me quitte pas, façon Boby Lapointe, de son blues « Vivement que ma femme prenne un amant ». On s’émeut de son requiem pour ceux qu’on aime bien « J’vous dis je vous aime tant que je vous ai sous la main » ou de cette chanson titrée Blanche-Neige, subtile, délicate chanson sur notre regard dans le miroir… Et que dire de cet hommage aux « petites gens », entonné a capella, avec juste pour finir une douce mélodie à l’harmonica ?
Et quel panache, quelle élégance pour conclure ! Jugez-en : Hervé Lapalud, privé de wifi pendant son séjour (sic !) a mis à profit ce temps libéré pour écrire un poème en hommage à Bernard Dimey, un qui laisse la trace pudique de sa blessure et mérite qu’on lui dédie un festival ! Un pur moment de grâce dans ce festival. Simplement merci l’artiste !
Le site d’Hervé Lapalud c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est lui. 
Ah ! les harengs Pilchards à la sauce tomate font partie de mes souvenirs d’enfance ! un met exotique et rafraîchissant à l’époque . Encore une belle soirée avec Hervé Lapalud , ses chansons font du bien, comme un voyage fraternel, un sourire de gosse , un pied de nez aux blessures de la vie qui est bien dans l’esprit Dimey . Merci pour ces échos, Claude et à suivre …
Nous nous sommes souvent croisés avec Hervé mais je n’avais jamais pu prendre le temps d’être spectateur d’un de ses concerts. La proximité du Festival Bernard Dimey de Nogent m’a enfin permis de prendre la route avec lui… Quelle générosité, quel beau voyage… Il m’a emmené là où je ne pensais pas aller, sur un petit nuage d’où je ne suis pas encore tout à fait redescendu. Et dans la vraie vie, il est comme dans ses chansons : un bel humain. Bravo Hervé et merci…
Cet article me donne une sérieuse envie de revoir et réécouter, Hervé son spectacle et son musicien Jonathan.
Entre 2 voyages, je pense qu’il reviendront dans leur région qui est aussi la mienne.
Bravo à tous les deux et merci pour votre spectacle pédagogique, les enfants sont aux anges et les parents aussi.
Super critique du spectacle d’Hervé Lapalud hier soir à Nogent… Et ce soir et demain il est chez nous ( La Spirale et Les Six Chats Verts), Youpie !!!
Je le revois, aux Poèmélodies 2012, improviser un texte magnifique sous la vieille halle de Laroque, comparant l’architecture de sa toiture à l’arche de Noë retournée. Instant magique et inoubliable de pure poésie. Bel artiste s’exprimant avec légèreté et profondeur. Merci Claude pour cet article bien venu.
Une année Haute-marnaise pour Hervé avec à chaque fois un pur bonheur pour les spectateurs. Un artiste à ne pas manquer sur scéne et dans la vie. Comme le dis Eric Fasiak (sans Z à son nom) : un bel être humain. Merci à lui pour cette soirée et au festival Dimey pour ces soirées.