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Les Malentendus, bien entendu

81ZyM1XP-aL._SL1500_Je ne vous dirais pas que la pochette est stylée, non. Si cette rubrique discographique ne s’obligeait, sans exception aucune, d’illustrer chaque article par la pochette du disque, nous ne l’aurions pas fait avec ces Malentendus, tant le visuel est vilain, puéril. Si ce disque est vendu en bacs, il aura du mal à vaincre cet aspect rebutant…

Bon, une fois dit ça, le disque est, bien sûr, autre chose. Les Malentendus font partie de cette nouvelle façon pour les jeunes (artistes comme public) d’aborder la chanson : on fait un groupe (qui, ensuite, peut-être, souvent, se finira par une carrière solo) de copains, déjà tous bons musiciens. On tricote quelques textes pour tenir chaud aux instruments, et vogue les scènes. Ces Mélodies en sous-sol n’auront sans doute pas le succès du film de Verneuil auquel elles empruntent le titre, mais force est de considérer ce groupe avec intérêt, avec respect.

C’est très cuivré, bénabarien à souhait, qu’on imagine tant sur une grande scène que dans l’intimité d’une cave, ça pour les accents jazz, parfois new-orléans. Ça sonne bien, ça fait Bling-bling. Qui plus est la voix de Manuel Mercier (auteur, compositeur, chanteur et guitariste du groupe) est belle, puissante, qui enserre bien les mots dans sa gorge éraillée de fumée, d’alcool et de vie trépidante, et les restitue avec précision, avec délicatesse. Et tendresse. Ce Manuel vous le connaissez, qui fut dix ans durant avec Le p’tit son, avec Le Swing à mémé aussi, chanson anti-ride qui faisait valser tant Gainsbourg que Brassens, Vian aussi, en gériatrie comme sur la place des villages.

Le voici en un autre projet, autre équipe dont il est l’incontestable pivot, lui est ses p’tites tranches de vies, ses histoires qu’il chante. C’est tantôt rock, tantôt folk, avec une section cuivre qui jamais ne désarme, qui swingue allègrement entre les notes. C’est de la belle et bonne chanson ; écriture alerte, interprétation convaincante, punch de tous les instants. Sûr que leurs mélodies ne resteront pas longtemps en sous-sol, qu’elles éclateront au plein jour. Une fois célèbres, donc riches, nos Malentendus s’offriront, comme de bien entendu, le service d’un vrai illustrateur : ça les changera.

Les Malentendus, Mélodies en sous-sol, autoproduit, 2013. Le site des Malentendus, c’est ici. Image de prévisualisation YouTube

3 Réponses à Les Malentendus, bien entendu

  1. Danièle 17 juin 2013 à 10 h 15 min

    Belle bande de musiciens pour entourer Manu le Malentendu , qui a dû faire en effet beaucoup de caves et de comptoirs pour aboutir à cette voix de vieux jazman »dix ans d’âge » ! c’est très chouette ! et qu’importe la pochette pourvu qu’on ait le contenu .

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  2. Bidule 18 juin 2013 à 15 h 54 min

    Très belle voix en effet ce Manu. S’ils passent par la Corrèze je ne manquerai pas d’aller les voir.

    Par contre la comparaison avec Bénabar m’étonne. J’avoue que je ne vois pas bien ce que ce groupe sympatoche peut avoir en commun avec le boy-band chansonnard saturé d’ennui, de suffisance et de boboïtude, parfumé aux aromes artificiels de géniale simplicité, dont je ne comprendrai sans doute jamais le succès. D’accord, je suis un peu boule de haine… je vais tâcher de me calmer.

    Bref, vivement la suite des aventures des Malentendus !

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    • Michel Kemper 18 juin 2013 à 16 h 15 min

      Oui, on se calme, Bidule : faut pas s’énerver ! C’était juste le côté cuivré qui me faisait penser à Bénabar. D’accord avec vous pour souhaiter et attendre la suite des aventures des Malentendus. Et surtout les jauger et juger sur scène, là où vraisemblablement ils prennent toute leur réelle dimension.

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