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Thiéfaine : la définition du bonheur ?

[ à la mémoire d’un ami commun : Jean Théfaine ]

 

Hubert-Félix Thiéfaine, 16 novembre 2012, Le Fil à Saint-Etienne, festival Les Oreilles en pointes,

Hubert-Félix Thiéfaine (photo d’archives Eric Pollet)

Un concert peut être un moment magique, presque un instant d’éternité. Pas tous. Celui-ci en était un. Un fameux de surcroît. D’abord parce que c’est rassurant de voir un tel public. Des jeunes certes, mais pas que, loin s’en faut. Des qui suivent l’Hubert-Félix depuis longtemps, depuis ses débuts parfois, grosses bacchantes d’alors et coupeur de joints, à s’offrir des tranches de bonheur et de tagada-tsoin-tsoin. Des sans doute tous différents mais, ici présents, en une communauté rare, chaleureuse, précieuse. Le public de Thiéfaine est je crois le premier cadeau d’un concert de Thiéfaine.

Il y a ce sentiment de s’alléger de parfois trente ans quand les premières notes s’insinuent. « Alligator 427 », « Narcisse 81 », « Lorelei Sabasto Cha », « Les dingues et les paumés », ça, la fille de qui vous savez et d’autres titres encore. Comme « La ruelle des morts »… Un peu de notre passé, de notre présent, d’un socle culturel commun, presque patrimoine génétique s’il est prouvé qu’un amateur de Thiéfaine (je n’ose dire fan) est différent d’un autre, au chromosome surnuméraire fait d’une once de folie et d’un vocabulaire hors-normes, à l’image de l’ami qu’on vient voir en scène. Y’à de l’émotion, le savez-vous… Et toujours la même fascination. Parfois, souvent la même recherche dans le verbe, à tourner les mots dans tous les sens pour en comprendre le sens, en tirer logique, en extraire la surprenante et incontestable poésie.

Et puis Thiéfaine, lui. Sans âge, forcément jeune, étonnement jeune. Classe, chemise blanche cravate noire. Jamais assagi. A étaler son échoppe de mots, à faire son commerce de chansons (est-ce encore ou déjà de la chanson ?), à poursuivre son aventure surréaliste. Il est d’usage d’illustrer une chronique de scène par quelques vers extraits de chansons. Mais c’est vain concernant Thiéfaine. Déjà que rassembler ses vers est un mystère entier, alors s’il faut en isoler… On ne peut juste qu’y goûter en live, en savourer la construction, la culbute. En tirer ce que bon nous semble, les prendre au mot ou pas : ils sont étonnement libres même s’ils sont écrits. Le son est bon qui les découpe parfaitement, les magnifie de mystère. Le show est huilé, les comparses de scène à leur juste et belle place. Je ne sais pas si voir Thiéfaine en scène est l’exacte définition du bonheur, mais putain ça s’y ressemble.

Ici le lien d’un (très beau) blog : celui du photographe Eric Pollet, ouvert à votre attention sur la page « Hubert-Félix Thiéfaine »

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4 Réponses à Thiéfaine : la définition du bonheur ?

  1. Norbert Gabriel 17 novembre 2012 à 20 h 04 min

    S’il y a des amateurs de Thiéfaine qui veulent faire un cadeau à des amis, un premier choix: la version augmentée de la biographie d’Hubert-Félix Thiéfaine, par Jean Théfaine, une des meilleurs livres dans le genre bio qu’on puisse trouver. Et une vraie leçon de rock. Du vrai, charnu et dru, pas un ersatz en simili anglais.

    « HF Thiéfaine, Jours d’orage » chez Fayard.

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  2. Danièle 18 novembre 2012 à 9 h 37 min

    C’est vrai que voir Thiéfaine sur scène, c’est du bonheur, et ses tournées passent par Clermont-Ferrand depuis très longtemps, avec un public fidèle . Et dire qu’il a fallu attendre 2012 pour que son talent soit enfin récompensé !

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  3. Danièle 18 novembre 2012 à 9 h 39 min

    Et les photos d’Eric Pollet sont superbes .

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  4. Elsa 18 novembre 2012 à 19 h 12 min

    Après avoir fait plusieurs dates sur cette tournée , je confirme : ces concerts ont été des moments magiques , des moments d’émotion à chaque fois uniques …

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