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Barjac 2012 : Audrey Antonini, l’esquisse d’un devenir

Audrey Antonini (photo © Chantal Bou-Hanna)

Au jour le jour, le carnet de route de Catherine Cour Lundi 30 juillet, matinée. La journée commence par la projection d’un documentaire sur Boby Lapointe, qui sera l’objet du dernier spectacle du soir. Puis c’est la cérémonie de remise du prix Jacques-Douai. Il y a du beau monde sur le podium. Jofroi et Jacques Bertin remettent les prix. Nous avons droit à trois chansons de Claude Semal, et à de bonnes tranches de rire ! La dernière est la chanson-titre de son prochain CD : Dans les bars, les barbecues et les crématoriums… tout un programme !

Bien sûr, il y a l’apéritif sur l’esplanade et il faut déjà descendre patienter devant le chapiteau, pour les deux spectacles du jour.  

Le premier est celui d’Audrey Antonini. Cette jeune femme au fin visage, aux fossettes rieuses, aux yeux vifs, s’avère une excellente auteur-compositeur-interprète. Elle débute par une chanson a capela, juste rythmée par un tambourin, qui met tout de suite en valeur la douceur, la limpidité de sa voix. Le thème est posé : ce sera un récital intimiste, piano-voix (elle enseigne le piano, la flûte traversière, le solfège et le chant, dans son autre vie). Audrey nous entraîne à la découverte de son monde, de sa famille, de son enfance, de ses racines, de son histoire. Tout ça à petites touches pudiques et lumineuses, comme des spots placés pour mettre en valeur tel ou tel détail d’une sculpture. « C’est le moment où on s’apprivoise, où nos chemins se croisent« … « Le soulier me blesse là où ça fait mal« … « Tout les sépare et pourtant« … « Autrement« … « J’ m’en tape«    

Franchement, Audrey nous donne envie de la suivre et de l’accompagner sur les chemins suivis par ses parents, ses grands parents… elle se lève de son piano pour revenir a capela interpréter en italien « Mamma sono tan felice » et enchaîner avec la deuxième partie de son spectacle : après vous avoir parlé de moi, voilà ma famille, faisons connaissance : « Sur le grand piano de Maman« … « Ma famille« … « Petit« … une berceuse extraite de Pantin-Pantine : « On peut tout couper en deux« … « Lily Loupiotte« . Tout cela est charmant, vif, spontané, entraînant. Ça a le goût des pommes à peine mûres mais déjà sucrées, les textes ont le dépouillement des choses abouties, elle sait s’affranchir de son piano pour venir davantage encore au contact du public a capela ou juste munie d’un instrument « simple » : le tambourin du début, une sanza : le petit piano à pouce au son aigrelet… et elle doit pouvoir nous proposer d’autres surprises dans l’avenir. Parce que, bien sûr, Audrey débute encore dans le métier, écrit, compose… et tout nous dit qu’elle est bien décidée à l’empoigner à bras-le-corps et à y tenir sa place. Elle avait certainement un trac monstre, elle qui connaît toute l’importance d’une programmation et d’un succès à Barjac (elle faisait encore partie, l’année dernière, de la vingtaine de bénévoles qui permet au festival de fonctionner sereinement. Son passage remarqué à la scène ouverte lui a permis de décrocher une programmation « officielle » amplement méritée), mais elle a su le surmonter, oublier l’enjeu et se livrer toute entière au plaisir de partager. Sa voix n’a pas faibli, pas tremblé dans les deux chansons a capela, qui sont pourtant souvent redoutées par les chanteurs. C’est quand même venir « tout nu » devant le public, sans le soutien d’un quelconque instrument… Tous ne s’y risquent pas. Elle y prend plaisir !

3 Réponses à Barjac 2012 : Audrey Antonini, l’esquisse d’un devenir

  1. Viviane 4 août 2012 à 13 h 02 min

    Elle a tout d’une grande en devenir. Elle ne veut pas encore le croire, mais je le lui ai dit sincèrement. Du travail et de l’ambition, voilà ce qu’il lui faut. Ecris ma belle, écris, et lance-toi !

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  2. Walter 5 août 2012 à 10 h 44 min

    pour avoir une idée

    Répondre
  3. Cat 8 août 2012 à 12 h 28 min

    La fin de mon compte-rendu, qui s’est perdu dans la jungle des connexions internet de Barjac !

    Il faut dire que son talent et sa gentillesse lui ont attirés l’aide et la prévenance de bonnes marraines-fées qui veillent sur elle, la conseillent et la soutiennent. Elles se nomment, excusez du peu, « Anne Sylvestre », « Francesca Solleville », « Michèle Bernard », « Véronique Pestel » et la dernière, la plus discrète mais non la moindre : « Violaine Parcot », de « Merlin Prod’ ». C’est elle qui assure la production des spectacles d’Audrey et les à côtés de la vie en tournée. Rien que la lecture de ces noms dit bien toute la valeur que ces « passeuses de talents » accordent à cette jeune artiste, les potentialités qu’elles ont décelées… et que tout le public de Barjac a pu admirer lundi dernier.
    Je sais déjà que je la reverrai à Prémilhat (03) le 2 novembre, au festival « Rencontres de la chanson francophone », en première partie de Véronique Pestel… et je m’en réjouis doublement ! Elle sera également programmée par une association qui me fait souvent oublier la distance entre Toulon et Grenoble, pour aller assister à leur programmation sensible et intelligente : « Chansons buissonnières 38″. C’est prévu le 26 janvier 2013 à Rives (38), en première partie de Gilles Servat (sacré bon mariage, ça !) et, last but not least, le 7 mars en première partie d’Yvan Dautin à Liévin (62). Si vous habitez dans une de ces régions… courez-y. Vous pourrez dire, dans quelques années « Celle-là, je l’ai vue quand elle débutait ! Tu vois, elle était déjà formidable… et c’est elle qui est la vedette, maintenant ! »
    Cat

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