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FestiFaï 2012 : Sur ce festival vraiment unique…

28 juillet, après-midi. Drôle de festival, vraiment. Rue Jean-Jaurès dans cet ancien nœud ferroviaire qu’est Veynes, c’est là que siège le Café du peuple, comme un insolite bastion culturel, lieu de résistance. La rue est pavoisée de bonbons gigantesques. Pour peu on s’attendrait à voir le brigadier Longtarin surgir d’une bédé de Gaston, désignant un panneau de circulation transformé en sucette géante. En ce café d’agitateurs culturels se succèdent les artistes qui enchantent nos soirées, les Radix et Lapalud, Lior Shoov et autres Noémie Lamour ou BATpoingG. Tandis que, là-haut sur la montagne, se prépare l’événement. Là-haut sur le Faï, où pour y accéder il faut risquer mille fois sa vie, sur le fil d’une route sinueuse et étroite, un ravin à gauche, un autre à droite. La culture se mérite pour accéder à ce théâtre naturel de verdure où l’écho vous précède et toujours vous suit. Forcément, jouer là c’est s’assurer d’une création unique, jamais vue, jamais entendue, même si l’écho et le vent fatalement l’emporteront… Là-haut est aussi un chalet, en fait un village de jeunes, international il va sans dire. De jeunes plasticiens pavoisent le lieu, et précédent l’aventurier sur le chemin escarpé, par des créations semées comme jadis les cailloux du petit Poucet, pour y trouver le chemin du beau, de l’imagination. Des chanteurs aussi, en grande agitation, sous la conduite du chef et metteur en scène Xavier Lacouture. La scène lèche un lac minuscule que le moindre orage peut faire grossir jusqu’à la démesure. Nos artistes vont y célébrer l’hêtre et le bouleau, l’être et le boulot… Tout au long de la journée, le public afflue, en groupe, en ligue, en procession. Il faut être fou et chaussé de bonnes pompes de marche pour s’en aller au spectacle. Ici, la culture se mérite, se paye de sueur. Aux tables dressées dans la cours du Village de jeunes comme au bar, on parle mille langues. Le sourire est espéranto. Dans quelques heures, nos chanteurs seront sur scène. Pour l’heure ce sont de jeunes européens, qui reprennent leur spectacle créé la veille au cinéma de Veynes, sous la direction d’un Verschueren, petit neveu de l’aimable accordéoniste. Création étonnante, presque combat chanté, joute orale, à l’image de cette Europe dont les pays jouent des coudes pour chacun tirer son épingle du jeu dans cette crise qui n’en finit pas. Cette presque comédie musicale nous révèle de biens beaux potentiels, des talents évidents qui fleuriront demain, tels des edelweiss sur la montagne.

Loin, très loin de là, la foule se presse au grand rituel de Barjac où il faut être, le rassemblement sur la grand’place, la déambulation, et déjà le premier concert, la première grande queue devant les grilles du château et les premiers débats dignes de Lacan, dans les rangs. Ici, sur le mont Faï, l’espace est pour nous, un cours d’eau serpente à nos pieds. L’eau est rare, on tourne au vin, à la bière. Nous sommes au mitan d’une montagne majestueuse et fière qui pour l’instant fait fête à la chanson, lui concède une place, lui fait scène. Une scène inoubliable, sur laquelle il va de soi nous reviendrons. On dit le FestiFaï unique. Il l’est.

 

 

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