Nicolas Céléguègne, longtemps après

Nicolas Céléguègne (photo non créditée)
Tout chargé de formation qu’il est, notre collaborateur Nicolas Céléguègne, longtemps responsable de la rubrique bi-mensuelle « jeune public » de ce site, n’en est pas moins aussi chanteur. Certes de manière épisodique. Tant qu’il faut reculer d’une génération pour se souvenir de son précédent opus (c’était, en 1988, Histoires à tenir debout, un CD pour enfants). Qu’importe, il ne mène pas carrière. L’envie le titillait à ce point de faire connaître ses dernières créations (en fait écrites entre 1991 et aujourd’hui) qu’il sort simultanément un digipack de onze titres et, soyons fou, l’intégrale de ses chansons sur un livre de la collection Cabaret, chez L’Harmatan.
Les deux sous le même et intrigant titre : Le Kaïros. A consulter Wikipédia, qui lui se dispense de tréma, on apprend que ce « kairos (καιρός) est un concept qui, adjoint à l’aiôn et au chronos, permet, sinon de définir le temps, du moins de situer les événements selon cette dimension. Faire le bon acte au bon moment participe du Kairos ». On en déduit que ces publications simultanées sortent, pour Nicolas, au bon moment : c’est son kaïros à lui. « Trouver un sens, une voie, retrouver ma voix, cheminer sans me fourvoyer, avancer en doutant, agir avec instinct et désir, ouvrir des portes musicales pour sortir de mes propres habitudes, abandonner provisoirement le binôme guitare/voix pour me laisser aller vers des rythmes, des sons que j’ai toujours aimés, chanter sur les musiques que j’ai tant rêvé de mettre en avant », tel est son credo.
Onze titres, donc, fort disparates, même si nombre de ceux-ci évoquent des lieux précis, célébrant tant Bréhat que le pays de Giono, le métro La Chapelle (qu’il dédie à Gilbert Laffaille) que sa ville natale ainsi que cette aussi discrète que célèbre impasse parisienne qu’est l’impasse Florimont, manière de saluer la chanteur à la pipe qui y a longtemps demeuré. Autre hommage, Céléguègue rend un singulier salut au dessinateur Plantu et à son « regard actuel qui en dit plus long qu’un article ». Ce qui lui vaut un graffiti autographe sur la pochette.
Plaisant cet Avons-nous vieilli, qui se remémore tant des souvenirs, des amitiés fidèles, que des airs de guitare laissés dans un vieux placard.

Le recueil de ses chansons de 1988 à 2024 paru chez L’Harmattan
Le titre de loin le plus nerveux, le plus secoué, est Défèque niouzes, visiblement en duo avec un qui reste inconnu car oublié de mention (vraisemblablement Jean-Louis Cadoré, compositeur de ce titre) : un regard acerbe sur la médiocrité de nos médias. Rien de bien nouveau mais agréablement chanté, qui plus est sur un rythme plaisamment exotique.
Parmi ces chansons, un poème de Spyros Karageorgis, Vinicius… et les autres, mis en musique par Nicolas. Tous les arrangements sont signés Michel Marques, par ailleurs compositeur de trois des titres.
Notons que Nicolas Céléguègne écrit parfois pour autrui, comme récemment pour Jean Humenry, sur son disque Derrière les étoiles. Et a publié, depuis 2012, pas moins de onze livres, dont cinq polars jeunesse chez L’Harmattan.
Nicolas Céléguègne, Le Kaïros, Association Liliane et Ladrouille 2025. Le facebook de Nicolas Célégnègne, c’est ici. Pour commander tant le CD que le livre, c’est là.
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