Sab « Tout ça pour rien »

J’suis tombée un milliard de fois
Mais je suis restée par terre cette fois
Et j’ai traversé ma vie
J’ai traversé la peine cent fois
J’ai pleuré un milliard de fois
Et tout ça pour rien
Mais j’suis pas sûre de comprendre 
Ni de pouvoir tout entendre
Tu vois
J’ai raté le train
Et j’ai raté le coche souvent
Et je cours encore après l’amour

Sab

Paroles et Musique Sabrina Arnal. Extrait du Six titres « Minuit » 2025

Dans cette chanson émouvante, Sab entoure sa confidence, parfois presque slamée, parfois criée, d’une belle équipe de danseurs qu’elle rejoint à la fin, traduisant la quête d’amour par les mouvements des corps, dans une orchestration où les arrangements électro soulignent les notes du piano de façon subtile, avec un traitement de voix délicat. Joli travail pour cette équipe  d’artistes et de techniciens, sous la réalisation de Nikki Petersen. 

C’est en janvier 2025 que Sabrina Arnal, alias Sab, a sorti son premier album court. Nous l’avions découverte en janvier 2024 avec son premier titre original, Ça ira. La jeune femme est une fondue d’Art en tout genre, théâtre, dessin, clown, impro, musique. Une envie d’écrire des chansons (en anglais, parce qu’à l’adolescence on ne jure que par la culture anglo-saxonne), de jouer d’un instrument, le plus évident, la guitare. Puis comme beaucoup, la création d’un groupe de rock, Les Spicy Sweeties. Ça vous rappelle quelque chose ? Aux épices elle a rajouté la douceur.
Et puis le temps des études, Lettres bien sûr, mais Droit, Sociologie, Philo, excusez du peu. Mais l’Art la rattrape par la manche, et après avoir appris le piano en autodidacte, elle est repérée à un tremplin et se met à chanter. Une voix plutôt profonde et chaleureuse qu’il aurait été dommage de ne pas utiliser. Tout en continuant à peindre et dessiner.

Son interprétation de la chanson  6 milliards d’UssaR, l’auteur compositeur normand Emmanuel Trouvé, à la voix douce et chaude et à l’inspiration plutôt noire, qui est une chanson sur le manque amoureux, l’a fait remarquer. C’est la seule reprise, qui conclut l’album, chantée plus battante, moins amère que  par son auteur. Les autres chansons du mini album traitent aussi d’amours qui malgré les efforts « On n’a pas démérité, on a failli créer de l’or » se lassent (Rira bien), d’incompréhensions sans issues (On se bat), et de solitude « J’ai couru dans le mauvais sens / Et t’étais pas là » (Minuit).

Sab aime aussi reprendre des chansons qui l’inspirent, telle On brûlera, de Pomme, en duo avec Eyma, ou Imaginer l’amour, de Juliette Armanet, chansons auxquelles elle apporte beaucoup d’émotion et de sincérité, avec une expression très nuancée.