Christophe Mali, du groupe Tryo à l’album solo

Christophe Mali Photo ©Sylvain Gripoix
Tryo, trente ans déjà pour ce groupe au registre engagé et aux accents reggae. C’est en écrivant avec un journaliste l’histoire du groupe que Christophe Petit, dit Mali, a songé à évoquer sa propre enfance et jeunesse. C’est chose faite avec un deuxième album solo au titre tout simple : « Humain », longtemps après « Je vous emmène », 2006 . A l’approche de la cinquantaine, le natif d’Antony en région parisienne se livre. Comédien, metteur en scène, auteur-compositeur-interprète, celui qui rêvait d’être prof (en philo ou en socio) a choisi finalement de se faire connaître sur les planches. D’abord au théâtre puis dans la chanson. Profitant d’une pause de Tryo, Christophe Mali a voulu découvrir de nouvelles sonorités tout en se racontant. Il s’est rapproché d’amis de longue date pour réaliser l’album, avec Jules Jaconelli, en studio à La Rochelle, une escale appréciée par le chanteur. « Humain », assure le lien entre la famille et le volet sociétal du groupe Tryo.
Au cœur de cet autoportrait figure une chanson (A quoi ça sert ?) où est évoquée la figure du père de Christophe Mali. Le fils le met en scène revoyant sa vie sur une des grandes plages de la Côte d’Opale. Celles-là même qui ont été sublimées par une autre chanson, celle d’Alain Souchon (Le baiser). Réunis par la force des vents et la beauté des vagues de la mer du Nord, Souchon et Mali se retrouvent sur la chanson où Souchon fait une apparition au final. C’est ensuite à son frère que Christophe Mali s’adresse dans le titre Enfant doré, composé par Vincha. Comme un mot d’excuse à un frangin moins exposé que celui qui était en avant sur la photo de famille. Des mots simples pour soigner quelques « bobos au cœur » alors que l’on se préoccupe de ses propres enfants.
Dans la veine engagée suivent des titres moins introspectifs tout en étant des appels pour des consciences éclairées. A l’image de Ça nous gêne où Mali passe en revue nos difficultés à changer le monde « Quand les humains sont si fragiles et les foules si sentimentales » écrit l’observateur de nos impasses. De son côté, Derniers humains évoque une renaissance, un message d’espoir comme une seconde genèse. Lucie Lebrun (du groupe L.E.J.) scelle une amitié artistique de longue date et un même souci du bien commun.
Le sentiment amoureux, sous toutes ses formes, affleure dans plusieurs titres. La mélancolie n’est pas loin, et la revendication de la liberté. Tes mensonges scellent un adieu probable, où le dernier mot n’est pas celui du tout est fini. Y répond Toute la vérité où Mali imagine quelques mots d’excuse alambiqués à sa chérie, pour dire que son absence prolongée est la faute des autres et non la sienne. La fidélité connait des épreuves.
Même l’amitié a ses revers, avec ce Boulet (attention mélodie addictive !), qu’on supporte pour le meilleur et parfois le pire.
Dans un autre registre, l’évocation du silence, de la disparition des Oiseaux dans le ciel de nos cités rappelle que Tryo et son hymne à nos campagnes n’est jamais loin. « Que le printemps est ennuyeux / Quand le ciel devient silencieux ». En écoutant le Mali en solo numéro 2, on trouvera un refuge contre la morosité ambiante. En pensant à l’avenir. Comme la pochette de l’album où le presque cinquantenaire tient dans ses bras un bébé promesse des temps nouveaux.
Christophe Mali, « Humain » (Pias) 2025. La page facebook de Christophe Mali, c’est ici. Le site de Tryo, là. Ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, ici.
En tournée le 29/03, Les grottes de la cave, Lacave (Lot) ; 3/04 au club du cirque à Bruxelles ; 26/04 , l’atelier de Plouescat (Finistère) ; 28/06, festival Just for you, La Ferrière-Bechet (Orne).
« Derniers humains », clip
« L’enfant doré », session acoustique
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