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Les bonnes vibrations de Thomas Fersen

Thomas Fersen Photo ©Vincent Delerm

Thomas Fersen Photo ©Vincent Delerm

Ce fichu temps passe et les fables de Thomas Fersen restent. Mieux, voilà que pour marquer les 30 ans et un peu plus de son premier album grand public (« Le bal des oiseaux » en 1993) l’un des auteurs compositeurs parmi les plus singuliers confie un florilège de ses chansons au musicien et arrangeur Clément Ducol (oscarisé avec sa compagne Camille pour la bande originale du film Emilia Pérez). Complicité bienvenue et familière entre artistes (et le label Tôt ou Tard) et réinterprétations avec un trio de percussions SR9 sont au programme d’une compilation agrémentée d’un titre inédit.

SR trio Photo ©LauraGilli

SR trio Photo ©LauraGilli

Les bonnes vibrations du trio apportent leur touche de douceur à l’univers intemporel des chansons de Fersen. Xylophone, vibraphone, glockenspiel, marimba, piano préparé, ainsi que gourde et verres sont au service de l’art du récit d’un amoureux des mots et du langage, initié à la littérature par la lecture de Thomas Mann (La montagne magique). Il a fait du chemin, Thomas Fersen, depuis ses lointains débuts dans des groupes punks et sa découverte précoce des chansons paillardes comme genre populaire incontournable. C’est que Fersen, son nom pour la scène et Thomas pour la ville, considère ses créations comme celle d’un artisan au service de la communion entre les êtres. Pas moins. C’est en jouant jadis dans un restaurant thaïlandais à Paris, aime-t-il raconter, que cet autodidacte a ressenti combien un artiste peut se sentir utile. Loin des egos du vedettariat. Le drôle d’oiseau que voilà au monde du business et de la performance à tout prix! 

Thomas Fersen, 32 ans de bonheur Le Choix de la reine est un nouveau bonheur signé Thomas Fersen. Pour les néophytes, il est l’occasion de faire connaissance avec l’artiste. Pour les aficionados, il leur confirme leur bon goût, tant les titres choisis pour composer ce florilège sont un régal d’écriture, de composition et d’interprétation. Ceux qui connaissent bien  l’œuvre de Fersen pourront certes regretter que le panachage n’ait pas été plus étendu, puisque les dix  chansons élues sont toutes extraites de ses premiers disques, exception faite de J’suis mort, sorti de l’opus Je suis au paradis (2011). Tout le reste est millésimé de 1995 à 2003. Comme si l’artiste n’avait plus écrit de merveilles depuis lors !  Ce petit reproche sans importance écarté, il vous reste à savourer ces chansons imparables – et une inédite, Blasé, qui ne l’est pas moins – liés de textes lus, issus de son dernier spectacle, de son livre « Dieu sur terre », parés de nouveaux habits musicaux taillés sur mesure, œuvre des grands couturiers que sont Clément Ducol et Joseph Racaille. Un album qui ruisselle de talent, transpire l’intelligence et répand le bonheur chez l’auditeur. Un maître-achat, assurément. Paul de GROEVE

Thomas Fersen, 32 ans de bonheur
Le Choix de la reine est un nouveau bonheur signé Thomas Fersen. Pour les néophytes, il est l’occasion de faire connaissance avec l’artiste. Pour les aficionados, il leur confirme leur bon goût, tant les titres choisis pour composer ce florilège sont un régal d’écriture, de composition et d’interprétation.
Ceux qui connaissent bien l’œuvre de Fersen pourront certes regretter que le panachage n’ait pas été plus étendu, puisque les dix chansons élues sont toutes extraites de ses premiers disques, exception faite de J’suis mort, sorti de l’opus Je suis au paradis (2011). Tout le reste est millésimé de 1995 à 2003. Comme si l’artiste n’avait plus écrit de merveilles depuis lors !
Ce petit reproche sans importance écarté, il vous reste à savourer ces chansons imparables – et une inédite, Blasé, qui ne l’est pas moins – liés de textes lus, issus de son dernier spectacle, de son livre « Dieu sur terre », parés de nouveaux habits musicaux taillés sur mesure, œuvre des grands couturiers que sont Clément Ducol et Joseph Racaille.
Un album qui ruisselle de talent, transpire l’intelligence et répand le bonheur chez l’auditeur. Un maître-achat, assurément.
Pol de GROEVE

Onze albums de chansons originales plus tard, quelques spectacles fameux et un premier roman récemment écrit en vers, Thomas Fersen déploie de nouveau son imaginaire et son goût de la narration. Qu’on se souvienne de toutes ces histoires brèves dans la ligne d’un Trenet qui aurait croisé Gainsbourg. L’infiniment petit se confronte souvent à plus fort que lui. Apparemment. Comme ce ver de terre amoureux d’une étoile ou ce lion titillé par un moucheron. Ou encore les aventures d’une chauve-souris qui aimait un parapluie. Du haut vol. Des hauts et des bas en somme dans un répertoire où la mélancolie de l’existence, parfois l’évocation de la finitude, est emportée dans un élan joyeux. « Mon choix personnel, c’est de monter dans le train qui s’amuse », déclarait-il dans la revue Esprit en 1999, face au triste du monde. Preuves à l’appui encore avec Les Papillons où un appelé du temps du régiment obligatoire rêve dans sa morne caserne –un épisode autobiographique- à un monde en couleurs qui bat des ailes. Comment ne pas craquer encore en réécoutant, en redécouvrant, le fameux Dugenou, malmené dans la cour de l’école le jour et sublimé la nuit dans ses rêves.

Dans ce choix de la reine, tous les instruments du trio SR9 offrent leur lot supplémentaire d’étrangeté, parfois d’inquiétude, à ces dix classiques revisités. L’album de dix-neuf plages comprend des titres moins joués sur scène comme Les tours d’horloge, de celles qui serrent la gorge du voyageur, et Le café de la paix, rendez-vous d’une si longue attente et d’hypothétiques retrouvailles. Outre un inédit Blasé, portrait d’un adolescent un brin dépressif, l’album offre des extraits de textes mis en musique tirés de son dernier spectacle. Il ne faut pas manquer sur scène Thomas Fersen qui cultive comme au théâtre une inventivité fructueuse et un raffinement certain. Avec maints accessoires. En attendant la sortie de son deuxième roman. « C’est l’écriture qui me sauve de tout » assure encore Thomas Fersen. Bien décidé à partager son plaisir.

Robert MIGLIORINI

Thomas Fersen, Le choix de la reine, Tôt ou Tard 2025.  Le site officiel de Thomas Fersen, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs ont déjà dit de lui, c’est là.En tournée à partir du 25 mars 2025 (Nantes). Le 5 juin au Théâtre du Chatelet à Paris.

« Le chat botté » Image de prévisualisation YouTube
« Les tours d’horloge » Image de prévisualisation YouTube

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