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Marie Möör « Beau masque »

Möör Marie 1993 Aigre-douceTu as les plus beaux yeux
De toute la galaxie
Dedans j’y vois la mer
Mais tu dors quel ennui
Glacé comme un mystère
Je te vois dans le lit
Et je fais l’inventaire
De ton anatomie
Mon tueur de sommeil…

Marie Möör

Paroles Marie Möör. Musique Jérôme Braque, Barney Wilen. Extrait de l’album « Aigre-douce », 1992 réédité en 1993

Sax, sexe et hexasyllabes. Avec un doigt de lyrisme. Du Marie Möör dans toute sa sensualité assassine, avec Barney Wilen au saxophone ténor, icône du jazz européen avec qui elle partagea certainement maints plaisirs, dont celui de faire des disques ensemble.

Ce titre qui date de 1988 pour sa première parution (face B du 45 tours Prends-moi prends-moi) reparut en 1992 au Japon dans un album  mêlant compo originales, dont Beau masque, et reprises —titres notamment interprétés par Mistinguett (En douce, Il m’a vue nue), Fréhel (Toute pâle), Peggy Lee (The world was young) et Marie Dubas (Le tango stupéfiant). En 2011, on redécouvrira Beau masque une troisième fois sur Cendrilion, disque connu pour le titre techno-entêtant Pretty Day, louvoyant entre amour et mort.

« Auprès de la mort amoureuse, qu’il fait bon dormir »…Deux obsessions qui traversent sa discographie (ici suintant grassement, charnellement, du titre ferréesque Ce mal qui fait du bien paru en 2003 dans le phare Rose et noir) : musicalement on la dit alchimiste, rock ; on la range dans le mystique et le post-punk. Des tendances déjà présentes dans Beau masque. Soulevons le masque mélodique et observons ce tableau dérangeant d’un amant endormi, « abruti », plein « d’ennui » — image du plaisir insatisfait, aux mots-mesures ponctués de coups de fouet (effet Barney/Jérôme Braque réalisé à la ceinture et au sampler)…

Oui, le plaisir sexuel, Marie Möör n’a pas son pareil pour en parler, et nul besoin de fouet. Ses chansons rappellent in fine et sans esprit cul-cul que la femme est un être humain comme les autres, qui a le droit au plaisir (prendre le problème du consentement en parlant de plaisir plutôt que d’agression ? Tiens c’est une idée…mais revenons à nos mout..chatons.) Ainsi n’a-t-elle pas attendu Les Voluptueuses pour susurrer Le sexe au bord de l’âme (in Rose et noir), plus ou moins fort, plus ou moins cru. Une des plus belles chansons sur l’onanisme au féminin, à écouter en version CD. Du beau sans masque.

 

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