Cayouche « Tu m’as flushé »
J’ai eu d’la misère avec les femmes
Ça prend pas grand chose pour faire un drame
Astheur c’m'fait pus rien
J’ai la situation dans ma main
Tu m’as tout l’temps dit que tu m’aimerais
Ben moi j’avais tout l’temps peur
Je l’savais qu’un bon jour que tu m’laisserais
Tu m’as flushé dans la toilette de ton cœur
Cayouche (7 janvier 1949 – 29 mai 2024)
Paroles et musique Cayouche. Extrait de « Roule, roule », 1999
Enregistrée en 2018 lors du Festival de Steeve Desmarais à Notre-Dame de Pierreville. Écouter aussi la version audio.
C’était en novembre dernier dans la chaleur d’une salle de concert parisienne ; il y avait des Canadiens sur scène et Xavier Lacouture qui trainait à côté me rappela au bon souvenir de ce « hippy troubadour » d’Acadie, qui nous quitta en 2024. Il faut dire que ledit troubadour a, sur un rythme bluegrass aussi nonchalant qu’un orignal, le sens de la formule : « tu m’as flushé dans la toilette de ton cœur ».
L’Acayouche, Réginald Charles Gagnon de son nom de naissance, commence sa carrière avec un album autoproduit « Un vieux hippy » en 1994, empoigne sa première guitare à 15 ans (quelques années avant), trempe dans l’American country, passe un bon bout de temps aux States, revient plus ou moins indemne de la guerre du VietNam, chevauche une Harley et boit des bières Alpine.
Il enregistre ses premières tounes, anglais-français, qui se baladent copiées de cassette en cassette dans l’Ontario. Des albums plus tard suivent, pas tant que ça, mais fournis : Moitié-moitié (1996), Roule, roule (1999), Last Call (2003) et Le rappel (2011). Et beaucoup de scène où il se rend « sur son bicycle ». Il joue aussi avec d’autres, comme Johnny Comeau, violoniste, avec qui il passera vingt ans de musique et d’amitié.
Dans ses chansons, on trouve : des chaînes de tracteur cassées, des envies de bière, des femmes parties, des bas de laine, des frigos pleins, des dimanches après-midi… Des soucis de chez soi pour ainsi dire, chantées sur rythmes trad et country : « La country c’est de la vraie musique, confiera-t-il au journal Le Soleil, tu peux t’exprimer, raconter des histoires ». (Ce n’est pas Baptiste W. Hamon, un contemporain bien de chez nous de la country qui le contredirait !)
De ces petites tranches de vie entre musique, moto et agapes — ses trois passions — se dégage une sagesse des choses simples : « Dans la vie, tu fais kessé qu’tu peux en attendant de faire kessé qu’tu veux », comme nous dit ce bon vieux hippy de la péninsule acadienne qui avait « le sens de l’humour et toutes sortes de sens aussi » (René Cormier, ami de Cayouche, sur Radio-Canada).
Le site Web officiel de Cayouche, c’est icitte !
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