Clou : une évidence sur scène

Clou (photos Marc Schaefer)
6 février 2025, Le Grand Mix à Tourcoing,
Une artiste qui vous prend par la main pour vous emmener à la plage, qui ne se contente pas d’un bain de pieds mais vous plonge dans son intimité parfois douloureuse avec le sourire. Tel pourrait être le résumé de l’écho de cette deuxième date de la tournée 2025 de Clou où l’artiste a principalement défendu son dernier album : A l’évidence.
Clou ouvre cette sympathique « date » (c’est elle qui le dira plus tard) par un univers chaud au cœur de l’hiver du Nord : « Laisser l’été ». Sur cette plage que l’on imagine, elle ne veut plus partir, ne plus s’enfuir. Elle sera de suite rassurée, le public dense du Grand Mix non plus, qui n’a pas envie de partir et fera durer la soirée. Le public est acquis, nombre de spectateurs connaissent ses chansons et les reprennent avec elle. Certains la suivent depuis déjà dix ans, après la première partie de Thomas Dutronc au théâtre Sébastopol en mode guitare voix à l’époque. Ils ont parfois fait 250 kilomètres pour être là ; il n’y a pas en effet que des tourquennois dans la salle, des accents belges s’entendent… Voisins de Tournai, de Bruxelles ou Liège, à croire que cette date était une date belge de la tournée de Clou…
Avec Clou et ses musiciens, il n’y a pas de frontière : que du plaisir musical à partager tous ensemble même si nous sommes plongés A l’arrière de la voiture dans une ambiance malheureuse. Clou a cette particularité de parler de choses lourdes comme la violence faite aux femmes et en l’occurrence ici à sa maman par une voix douce et de belles mélodies pour nous inviter à l’évasion et vivre d’amour loin de cette voiture-là.
Il faudra une troisième chanson, Vélo, pour que Clou dépasse son émotion d’être là, de quasiment lancer sa tournée « tranquille » non pas uniquement sur son vélo avec ses musiciens de qualité qui l’entourent : Christelle Lassort, brillante violoniste qui prouvera son grand professionnalisme sur scène quand un micro faussera compagnie à son violon ; David Gerbi, pour sans cesse donner du rythme à la batterie mais également à la basse et l’exceptionnelle ; Marie Lalonde, à la guitare, basse et chœurs. Désormais détendue, Clou peut pleinement se lancer : « A l’évidence on se plait sans savoir qui on est. Sans savoir qui on est, on se bâtit une île sur un coin de bar. Battement de cils. Top départ. Qui peut me dire ce soir comment se finit l’histoire. »
C’est une jeune femme pleine d’humour et naturelle, qui nous partage ainsi ses sentiments et ses bleus au cœur « qu’on ne voit pas ». Même si la saison est passée, elle nous offre son chant de Noël. Bref, on avance même si pour cela il nous faut revenir un peu en arrière comme à son premier album Orages sorti en 2020. De cette avancée seule, nous pouvons partager Mes rêves avec cette artiste qui « aime prendre son temps sur scène et dans la vie », dixit Clou entre deux chansons. Ainsi nous passons d’hier à aujourd’hui mais aussi à demain, là où elle se dirige en passant peut-être par la Gare de Lyon où elle laisse d’une certaine manière sa maman pleine d’émotions.
Si Clou ne sait pas à quoi elle sert ici-bas, le public présent lui renvoie le bonheur qu’elle lui procure avec ses talentueux musiciens au point qu’un cri fend la foule quand elle affirme qu’elle chante pour tout le monde, les amoureux d’hier comme ceux d’aujourd’hui : « j’ai plein de cardigan à la maison ! ». Alors Clou restera-t-elle « au chaud pour l’hiver ? ou pour la vie entière ? »
En tous les cas avec son tube Mon épaule, c’est un beau message d’amitié qu’elle nous laisse avant une première conclusion sur des rythmes plus chaloupés avec un autre tube de son premier album : Jusqu’ici, tout va bien.
Pour le reste place aux rappels que vous découvrirez en venant à votre tour à ce touchant spectacle qui vous fait repartir avec une belle pêche, de belles mélodies en tête et ces sourires complices de ces quatre artistes en scène qui vous laissent des paroles à méditer.
La page de Clou sur le site Tôt ou Tard, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.
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