Alphonse Bisaillon, « Blouse blanche »
Dans les plis de ta blouse blanche
Oubliée sur le plancher
De ma chambre de blessé
J’ai lu notre histoire
L’histoire d’un lit d’hôpital
Où tu m’opérais mal
Mais avec tant d’amour
Que j’ai revu le jour
Moi qui me croyais mort
J’ai revu le jour
Alphonse Bisaillon
Paroles et Musique Alphonse Bisaillon, monotitre 2024.
Aseptisé comme une chambre d’hôpital, l’amour Bisaillon ? Cliché comme une infirmière sexy ? Non pas. Quelle histoire que cette chanson aux petits soins rythmée bien gaie au piano… Le patient Bisaillon chante avec le chœur — des « voix fées » (Kelowna Rose, Sarah Justine)— ; et espiègle, aime à jouer avec les étiquettes musicales, nous rattrapant à chaque envie d’envolée vocale : rupture ! Le coquin… Entre syncope verbale et syncope pianistique, voilà qu’il nous faut fredonner « dans les plis de ta blouse blanche » ce rythme entêtant…d’une chanson écrite dans un cimetière (Petite-Vallée, vue pas pire sur le fleuve).
Ce n’est pas la première chanson du caméléon maskoutain, dont on ne trouvera pour l’instant qu’un EP éponyme paru en 2022, qui évoque l’amour et ses revers plus ou moins repassés. Du tango au disco en passant par le hip-hop, le voilà qui habille de dièses sa SOLITUDE et glisse des acariens entre nos fesses (Comme des joueuses de tennis) ; nous plante quelques contondantes et géométriques images enfin : « J’ai un amour à cran d’arrêt » (la délirante Tout est accessoire), « J’voudrais que tu m’aimes en diagonale » (Pour aimer).
Sur la page Bandcamp de l’auteur-compositeur-interprète primé au printemps 2024 du prix Mouffe, on lira fort à propos qu’« Alphonse se tapit au bout de [n]os langues pour survivre »…
Alphonse Bisaillon sera Salle Emile-Legault à Montréal ce samedi 8 février 2025. Son site, c’est ici. Son Bandcamp, c’est là.
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