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Le Cirque des Mirages : étonnant, non ?

Le Cirque des Mirages (photos Fabian Braeckman)

Yanowski, du Cirque des Mirages (photos Fabian Braeckman)

Namur, La Templerie des hiboux, 29 janvier 2025,

 

Tout doucement, le beau théâtre namurois de la Templerie des hiboux devient the place to be en matière de chanson française. C’est en effet dans une salle comble que s’est produit l’étrange duo venu d’ailleurs, à l’appellation poétique contrôlée : le Cirque des Mirages. Et c’est peu dire que ce public venu en confiance, curieux et avide de découverte, est ressorti dans un état second, partagé entre l’admiration et le plaisir.

A-t-on d’ailleurs déjà vu pareil concert ? A ma gauche, Fred Parker, musicien à la taille inversement proportionnelle à son talent, prêt à vous emmener dans un univers sonore mêlant jazz, ragtime et musique classique. Ne vous fiez surtout pas à son apparence tranquille et à sa mine concentrée, la folie l’habite autant que son compère.

Cirque 2Cirque 3Cirque 4Cirque 5Tiens, parlons-en, de l’autre, à ma droite. Yanowski, c’est son nom. Un physique impressionnant, un débit de fou mais une diction parfaite, une gestuelle sans pareille. Auteur de tous les textes du spectacle, il accompagne chacun de ses vers d’un geste précis, d’un regard entendu, d’une mimique intense. Tout est pensé, rien n’est gratuit. Qu’il se pose en commissaire-priseur d’une vente hallucinée, en écrivain-assassin tentant d’empêcher les meurtres qu’il a lui-même inventés ou en boxeur malchanceux forcé d’affronter Joe le Broyeur, il se révèle autant chanteur virtuose que brillant comédien. Que faire d’autre alors que le suivre dans ses délires parfaitement maîtrisés, le souffle court, estomaqué devant tant de talent ?

Durant une heure et demi, le spectateur sera donc brinqueballé dans un monde unique, évoquant le cinéma expressionniste allemand ou l’univers burtonien de l’Etrange Noël de Monsieur Jack. Les thématiques prêtent rarement à sourire, la mort et la folie rôdent dans chaque chanson, l’être humain n’en ressort guère grandi. Pourtant, comme au cabaret de jadis, on y rit beaucoup (souvent noir), on y frissonne de plaisir, on y goûte à une exubérante poésie théâtrale, au vocabulaire riche et recherché, à l’instar d’une Juliette ou d’un Pierre Philippe écrivant pour Guidoni. Et au final, c’est même l’émotion qui gagne, avec cette plus classique valse L’amour à mort.

Le spectacle du Cirque des Mirages s’intitule La boîte de Pandore, du nom de ce coffret mythologique dont se sont échappés tous les maux de la Terre, hormis l’espoir. Leur boîte à eux renferme des bijoux d’intelligence et d’esprit, de larges morceaux d’humour saupoudré de fantastique, un zeste de paillardise iconoclaste. N’hésitez pas à l’ouvrir et à laisser s’envoler toutes ces merveilles, le monde en a bien besoin.

 

Le site du Cirque des Mirages, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.

Teaser de La Boîte de Pandore : Image de prévisualisation YouTube
« La porte de l’inconnu », clip 2024 avec Arthur H Image de prévisualisation YouTube

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