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Barjac 2025 : les trente glorieuses !

HK, comme pour mieux dire encore "On lâche rien !" (photos Vincent Capraro)

HK, comme pour mieux dire encore « On lâche rien ! » (photos Vincent Capraro)

C’est, nous le savons tous, dans un contexte fort inquiétant que Barjac souffle cet été ses trente bougies. Trois décennies d’une bien belle aventure pour ce festival-étalon de la chanson hors champ, hors visibilité médiatique, hors grand biznesse. Le simple fait qu’il existe encore (lui et pas mal d’autres festivals, souvent plus petits) tient du miracle, et pour beaucoup d’un public fidèle pour qui cette chanson est indispensable. Si (on le voit chaque année) la relève des artistes est assurée, celle du public, qui se régénère trop peu, l’est moins. C’est une difficulté. Une autre étant ces collectivités territoriales exsangues qui, de plus en plus se donnent le mot, et réduisent ou abandonnent le soutien qu’elles apportaient. Quand on sait que les élections municipales se profilent (en mars 2026), on peut plus encore trembler à l’idée que l’extrême-droite remporte la mise : c’en serait fini, ici et là, de la culture…

L’anniversaire de Barjac est lourd de telles menaces. L’édito de Julie Berthon (voir ci-dessous), sa programmatrice, nous le fait bien sentir, et pas qu’entre les lignes. Malgré son excellence, la programmation très féminine (vous l’aurez remarqué) des trente ans est soucieuse d’économies : pas de concerts plus exceptionnels que d’autres, simplement la qualité et l’exigence qu’on est en droit d’attendre de ce festival. On aurait pu s’imaginer tirer les plus belles et coûteuses fusées d’un mémorable feu d’artifice. Ben non, Barjac a le triomphe modeste et cette programmation est aussi somptueuse qu’elle est d’une grande simplicité. Avec quelques monstres sacrés qui à eux seuls personnifient cette chanson qu’on aime et qu’on défend : Michèle Bernard, Bernard Joyet ou Bruno Ruiz. Avec quelques de ses plus belles voix, comme Lise Martin, ses plus fortes personnalités, tels Manu Galure, Loïc Lantoine ou la réjouissante Justine Jérémie.

La surprise vient de la dernière journée : déstructurée, entièrement remodelée. Exit la cour du château, tout se joue au chapiteau du Pradet. Avec pour invité principal un certain Kaddour Hadadi, dit HK, qui, pour avoir déjà été invité, connaît la route de Barjac. Lui et son chant de lutte, d’espoir. De combat. Son On lâche rien est devenu le refrain de toutes nos manifs, la griffe de nos résolutions. Se quitter au terme de l’édition anniversaire par cette invite aussi festive que politique, cette promesse de lendemains qui chantent encore, vaut plus que tout. Oui, on lâche rien !

 

Agnès Bihl

Agnès Bihl

L’édito de Julie Berthon

 

En préambule de cet édito, il m’est impossible de ne pas évoquer la menace grandissante qui plane au-dessus du monde culturel, en témoignent les dernières coupes budgétaires qu’on vient de lui infliger aux quatre coins de l’hexagone : 45% par ici, 75% par là et même du 100% non loin d’ici. Qui dit mieux ?

À ces attaques historiques s’ajoute un discours dangereux qui tente de nous faire croire que la culture n’a plus sa place dans le champ public et qu’elle devrait être entièrement remise aux mains du secteur privé.

Cette pensée politique à la petite semaine aura à très court terme des conséquences désastreuses, à tout point de vue.

La culture fabrique depuis toujours du collectif, de la richesse immatérielle essentielle à chacun et chacune. Elle doit être défendue partout où il est possible de le faire. Il en va de la santé de notre société, du vivre ensemble, de l’apprentissage du respect, de l’élévation de nos esprits.

Il serait aussi grand temps d’arrêter de l’opposer à la notion de « dette » et que l’on revoit le mode de calcul en faisant entrer dans la balance les bénéfices fleurissants qu’elle fait rejaillir sur tout un écosystème local, régional et national. Il ne s’agit pas d’avoir du courage politique mais de vouloir le bien commun.

Pour toutes ces raisons, nous nous sentons désormais « chanceux » de tenir encore debout. En réalité, nous ne pouvions l’envisager autrement pour la 30ème édition de notre cher festival.

Quel chemin parcouru ! La chanson a vraiment eu raison de poser ses valises à Barjac.

Il aura fallu de la volonté politique et associative pendant toutes ces années, mais également beaucoup de travail. Je tiens à saluer toutes celles et ceux, artistes, technicien.nes, bénévoles, salarié.es qui ont successivement œuvré pour faire exister cet événement devenu majeur, le faire grandir avec son temps, l’embellir.

Merci d’avoir tenu sur l’exigence, le collectif, la qualité.

Merci d’avoir si ardemment défendu la culture comme constante de nos vies et la chanson comme art majeur.

Cette année sera donc résolument placée sous le signe de la fête et du partage !

30 concerts pour vibrer ensemble pendant 6 jours avec pêle-mêle des clins d’œil à l’histoire de notre festival, des découvertes, des spectacles pleins d’originalité, un grand jeu, des émissions de radio, un chœur éphémère…

Les Fouteurs de Joie

Les Fouteurs de Joie

À édition particulière, format particulier : nous consacrerons la dernière journée à la célébration de nos 30 éditions et nous nous retrouverons sur le site du chapiteau à partir de 17h. Au menu : concerts surprises, repas façon banquet et grand concert final en compagnie d’HK avec qui nous partagerons nos valeurs humanistes et solidaires.

Un grand merci à la mairie de Barjac pour son soutien et son aide précieuse, aux collectivités territoriales, à l’ensemble de nos partenaires et nos généreux mécènes. Et bien sûr, un immense bravo à la formidable équipe de Chant Libre ainsi qu’à notre équipe technique qui chaque année transforme nos (mes) rêves en réalité !

Ami.es, spectacteurs.trices, artistes, rejoignez-nous pour chanter et danser encore, à la lumière des guirlandes multicolores !

Julie Berthon, directrice artistique

 

Le Programme

Samedi 26 juillet

A l’espace Jean-Ferrat : Bernard Joyet et Manu Galure

Dimanche 27 juillet

Au chapiteau du Pradet : Elsa Gelly puis Baptiste Ventadour

A l’espace Jean-Ferrat : Agnès Bihl et Emma la clown

Et aussi : blind’test, Rencontre de 11 heures moins 11, Le Refrain des bouquins, Table ronde, Scènes ouvertes

Lundi 28 juillet

Salle Anne-Sylvestre : Manu Galure

Jardin des papotages : Tonycello

Salle Trintignant : Julie Rousseau

Au chapiteau du Pradet : Marie Cheyenne puis Laurent Madiot

A l’espace Jean-Ferrat : Lise Martin et Michèle Bernard

Et aussi : Chœur éphémère, Rencontre de 11 heures moins 11, Remise du prix Jacques-Douai, Les Z’apérétros, Les Ondes enchantées, Le Refrain des bouquins, Scènes ouvertes

Mardi 29 juillet

Salle Anne-Sylvestre : Marin Marin

Jardin des papotages : Tonycello

Salle Trintignant : Les Abeilles aussi

Au chapiteau du Pradet : Yves-Marie Bellot puis Lily Luca

A l’espace Jean-Ferrat : Leïla Huissoud et Les Fouteurs de joie

Et aussi : Chœur éphémère, Rencontre de 11 heures moins 11, Les Z’apérétros, Les Ondes enchantées, Le Refrain des bouquins, Scènes ouvertes

Mercredi 30 juillet

Salle Anne-Sylvestre : Tonycello

Jardin des papotages : Justine Jérémie

Salle Trintignant : Bruno Ruiz

Au chapiteau du Pradet : Sophie Le Cam puis 21G

A l’espace Jean-Ferrat : Loïc Lantoine et Des Fourmis dans les mains

Et aussi : Chœur éphémère, Rencontre de 11 heures moins 11, Les Z’apérétros, Les Ondes enchantées, Le Refrain des bouquins, Scènes ouvertes

Jeudi 31 juillet

Jardin des papotages : Justine Jérémie

Salle Trintignant : Bruno Ruiz

Au chapiteau du Pradet & Espace bar : « La Ginguette du Pradet » : Mignardises de concerts surprises et sa farandole d’artistes mystères, Les Ondes Enchantées, Mise en bouche et son chœur éphémère, Banquet à la sauce chansonnettes + HK façon bal populaire

Et aussi : Chœur éphémère, Rencontre de 11 heures moins 11, Les Z’apérétros, Les Ondes enchantées, Le Refrain des bouquins.

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