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De l’utilité de Jean-Pierre Fauré

Jean-Pierre Fauré (photo Joël Hauer)

Jean-Pierre Fauré (photo Joël Hauer)

J’ai toujours peur que, quand je parle du classicisme d’une chanson, d’un disque, vous traduisiez mon propos par passéiste ou poussiéreux. Ce serait trahir ma pensée, et de très loin. Surtout à l’évocation de ce superbe album de Jean-Pierre Fauré, effectivement de grande facture classique, tant d’ailleurs que ça fait du bien. Tout y est en place : l’écriture soignée, les mélodies et l’orchestration, la solide interprétation. Pour vous en faire une juste idée, situons ce disque entre Leprest (c’est d’une rare évidence, pour l’écriture, les fulgurances, l’interprétation) et Reggiani (prégnante impression, due à la voix sur certains titres) : ça vous situe, ça vous pose, impose un bonhomme. Ce bonhomme, c’est Fauré.

Que du cousu main, des textes tous du chanteur, mis en musiques par François Barisaux et d’autres compositeurs qui tous ont leur rond de serviette chez NosEnchanteurs : Alex Danzin, François Buffaud, Gilbert Laffaille et Frédéric Bobin. Du beau monde, du bon boulot.

On peut ne pas connaître Jean-Pierre Fauré, qui n’a jamais dû soudoyer les trompettes de la renommée, n’a pas dû s’entourer non plus des meilleurs attachés de presse. Car à lire sa biographie, on est quand même épaté par son parcours, par des lieux, des compagnonnages, des amitiés, et quelques productions : un précédent CD, Lettre à un albatros, et deux recueils (l’un préfacé par Bruno Ruiz, l’autre par Gilbert Laffaille), des spectacles de contes, d’autres pour jeune public.

CD JP FaureNe prenez pas le titre de ce nouvel album, de l’inutilité des choses, au pied de la lettre : il vous sera au contraire vite indispensable ! Quinze titres tous de haute volée, chaque fois en des thèmes différents : une évocation de vieux métiers (où on retrouve le marchand de peaux d’lapins cher à Leprest), le portrait d’une supposée sorcière, des suppositions qui mettent le monde à l’envers comme s’il ne l’était déjà pas assez, des clowns qui se roulent dans la sciure de bois, un julot et sa Julie dans le virtuel, une histoire sans paroles qu’in dirait des mimes, un cœur à Gravelotte, le nucléaire et les neutrons, une guerre un fusil un canon… Quinze courts ou moyens métrages (ils en quelque chose en eux de cinématographique), quinze perles qui au total font élégant et rare collier. Et toujours, s’il fait trouver une dénominateur commun à ces sujets variés, ces faits divers, ce soucis de bien écrire, de bien musiquer, ce qui nous vaut un disque sans faille, sans faute.

C’est en duo piano-voix avec François Barisaux que Jean-Pierre Fauré se produit. Ce disque voit la présence de quelques autres musiciens, notamment de Bobin déjà nommé qui donne aussi de la voix sur le dernier titre.

 

Jean-Pierre Fauré, De l’inutilité des choses…, autoproduit/Compagnie de la Cardabelle 2024. Le facebook de Jean-Pierre Fauré, c’est ici.

 

Pas de vidéo tirée de cet album, hélas. Par défaut, en voici une publiée il y a quatre ans, « Sans Concession » : Image de prévisualisation YouTube

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