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Clarisse, l’avenante Lavanant (en breton dans le texte)

Clarisse Lavanant (photo Titouan Joncour)

Clarisse Lavanant (photo Titouan Joncour)

À de rares et fameuses exceptions près, NosEnchanteurs ne chronique pas les chansons et artistes d’une autre langue que le français. Mais le breton est langue de France, parlée dans notre pays. Qui plus est une langue qui a dû se battre (il y a encore moins de cent ans, écoles et autres lieux affichaient l’écriteau honteux « Il est interdit de parler breton et de cracher à terre » ; une circulaire interdisait même au clergé l’usage du « dialecte breton » pendant les sermons et dans l’enseignement du catéchisme) et se bat encore pour être reconnue, acceptée, enseignée.

Elle, c’est Clarisse Lavanant, une artiste carrément à l’Ouest, bretonne et fière de l’être. Qui a fait il y a quelques années la démarche d’apprendre sa langue maternelle, et de la défendre. C’est d’ailleurs en chantant le barde Glenmor (elle y a consacré trois albums) qu’elle a commencé à chanter en breton, langue qu’elle ne comprenait alors pas, il y a de cela quinze ans. Son nouvel et treizième album, Kan ak yezh (Le Chant de la langue), est entièrement en breton : c’est même son premier album composé de chansons originales en langue bretonne. Avec un livret bilingue, grand merci, où les paroles des dix-huit titres s’étalent en breton comme en français. « Un nouveau monde s’est ouvert à moi, et je me suis sentie à la fois plus riche et plus complète. J’ai aussi eu le sentiment de réparer un peu les choses puisque je n’avais pas eu la chance que cette langue me soit transmise dès le berceau, un peu comme une seconde naissance car on ne décide rien de la première » explique-t-elle sur son site.

clarisse lavanant CDChanter en breton ne veut pas dire s’inscrire dans ce qu’on a appelé le « folk » (utilisé à toutes les sauces, pour tout et surtout n’importe quoi, ce terme ne veut d’ailleurs plus dire grand’chose). Même si deux titres s’inscrivent l’un sur une musique traditionnelle bretonne (déjà célébrée par Stivell), l’une irlandaise, même si Ar strombinellerez (L’Enchanteuse) se veut être l’adaptation bretonne d’une célèbre chanson occitane, l’œuvre de Clarisse Lavanant est résolument actuelle, moderne, qui simplement évolue dans l’air du temps, fut-il ici et là mâtiné de notes qui nous suggèrent la tradition. Elle se contente de faire vivre la chanson bretonne, musicale à souhait, en l’enrichissant de nouveaux et très beaux titres. Qui nous parlent tant de son pays, celui qui est en elle, que de sa langue (la chanson-titre), d’une enchanteuse, d’amour et de joie, d’un arbre ou de pas sur le sable, de sordides atteintes à l’environnement… Dix-huit plages qu’on peut suivre rien que pour la beauté du chant et des musiques en regrettant de n’être point breton. Ou en suivant le propos sur le livret : c’est d’un autre intérêt encore.

 

Clarisse Lavanant, Kan ak yezh, Mus’Iris 2024. Le site de Clarisse Lavanant, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

 

« Kan ar yezh » (Le Chant de la langue) : Image de prévisualisation YouTube

« Meulgan ar merc’hed » (L’Hymne des femmes) : Image de prévisualisation YouTube

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