Avec l’album X, Calogero acte sa cinquantaine

Calogero Photo © Koria

Un an seulement après A.M.O.U.R,. Calogero publie un disque conçu et testé durant ses tournées. Dans X, comme dixième dans l’ordre de la discographie de ses albums, l’artiste ne s’épargne pas, avec l’aide de ses paroliers attitrés que sont Paul École et Bruno Guglielmi. Du cousu main en harmonie avec sa famille : frère et enfants invités pour l’occasion en studio. Quand l’intime est rejoint par les sujets de société, cela offre une synthèse marquant une sorte de tournant, 24 ans après Au milieu des autres. Le bassiste gaucher, ex du groupe Charts, déploie son souci de la transmission.

Tout commence en duo avec Soprano. Calo, le fils de migrants venus de Sicile et le chanteur comorien d’origine partagent un même souci de la solidarité dans le titre Prends ma main. Imaginé en visionnant un reportage décrivant un sauvetage en mer Méditerranée, la chanson célèbre la famille humaine confrontée aux mêmes détresses : « Mon air c’est ton air / Maintenant nous sommes de la même mer ». Même tonalité empathique sinon amicale dans le titre Ne reste pas seul. Le vivre ensemble soucie l’artiste qui en fait une des lignes force de cet album. Comme dans le titre Parie qu’on s’aime encore où est invité le trompettiste Ibrahim Maalouf. Pourtant, à l’heure de la cinquantaine, le gamin qui a grandi à Échirolles la Grenobloise reconnait ne pas avoir (encore !) changé le monde. Il s’inquiète auprès d’un ami d’un autre temps de savoir « Comment se comporter quand le monde devient fou et que se révèle le pire de nous ». Une des réponses se tient dans le tonus des concerts de Calogero et de son sens de la scène.

Dans la chanson X voilà que celui qui a pu avoir des soucis à l’école aux dires de certains de ses professeurs rassure les oubliés des tableaux d’honneur. En évoquant au passage la mémoire du footballeur argentin Diego Maradona, un numéro…10 qui est monté sur les podiums. Mémoire toujours avec ces Absents dont il faut faire le deuil. Et si les seules bonnes notes à obtenir n’étaient que les notes de musiques, se questionne Calogero ? La cinquantaine, c’est encore les enfants qui grandissent en âge et quitteront le nid familial, comme leurs parents à leur époque. En forme de leçon de vie on ne peut que vibrer à la chanson Bulles de savon où l’éphémère des choses, celles qui éclatent au plafond comme bulles de savons, invite à goûter chacun des beaux instants vécus. Calogero réussit son numéro, loin des chiffres, des indices. Des 10 sur 10 obligatoires. La forme d’énergie pop-rock des premiers albums se tourne au bénéfice de ballades aux accents des musiques folk. Calogero annonce qu’il se produira aussi dans des petits théâtres. Il songe à écrire des musiques de films. Prochaine étape, une adaptation en spectacle musical du Comte de Monte-Cristo. Pour concrétiser un rêve d’une décennie qui sera programmé sur scène pour 2027.

Calogero, X, Barclay/Universal 2024. Le site de Calogero, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

« Parie qu’on s’aime encore » :

« X » :