CMS

Saint-Gély-du-Fesc 2024. La vie après Brassens

Jolie et fraîche prestation du duo Caramel et Cachichi, en français comme en brésilien, pour un grand éventail de spectateurs, de 4 à 84 ans (photo non créditée)

Jolie et fraîche prestation du duo Caramel et Cachichi, en français comme en brésilien, pour un grand éventail de spectateurs, de 4 à 84 ans (photo non créditée)

Festival « J’ai rendez-vous avec vous », 9 et 10 novembre 2024, Saint-Gély-du-Fesc,

 

La géographie Brassens, chacun le sait, à pour épicentre Sète : c’est là qu’il naît ; là où il y est inhumé. Et se poursuit à Paris, d’abord et longtemps impasse Florimont, chez Jeanne et son Auvergnat. Mais c’est à Saint-Gély-du-Fesc, près de Montpellier, que la camarde lui fixe rendez-vous en fin octobre 1981. Il y aurait de quoi prendre en grippe cette commune brassensicide (1) mais convenons que les Saint-Gillois ont tout fait pour expier ce regrettable événement, impardonnable faute de goût : ils ont créé « J’ai rendez-vous avec vous », festival à Brassens dédié, manifestation modeste et chaleureuse. Nous y étions.

Roland Ramade (photo Sébastien Cholier)

Roland Ramade (photo Sébastien Cholier)

Une superbe salle toute neuve avec, sur la façade, gigantesque, le portrait de Brassens. Et, à côté, un barnum où coulent à flot chansons, vins et bières. Bien sûr, dans les spectacles comme en scènes ouvertes, on y chante Brassens en abondance (lire notre article d’hier). Et quand bien même un artiste ose y interpréter son œuvre perso, il s’en tire avec un gage : chanter un titre du chanteur à la pipe. Gloire à Roland Ramade, parrain de cette édition, vedette du cru, jadis créateur du fameux (?) Mets de l’huile (« Mets de l’huile petit homme dans la vie / Il faut que ça glisse… ») avec son groupe d’alors Regg’Lyss, pour son interprétation rockeuse, rocailleuse et canaille du Je suis un voyou : un vrai régal !

Concerts « Brassens » et soirée Moustaki (lire nos articles précédents), les amis des Georges furent heureux, d’autant que s’y ajoutait en presque voisin le Chœur Brassens de Sète.

Mais ne chanter que le plus fameux de nos ACI n’est pas le credo de ce festival. Outre l’étonnant Ramade déjà cité, rendez-vous était aussi donné à Pierre Antoine et Céline Faucher : l’accent de Toulouse précédant celui du Québec.

Pierre Antoine (photo d'archives non créditée)

Pierre Antoine (photo d’archives non créditée)

Relativement peu connu (on se demande bien pourquoi), Pierre Antoine s’inscrit dans la grande tradition de la chanson, celle de Nougaro ou de Montand, de Paolo Conte comme de Jean-Marc Le Bihan : la chanson d’Antoine semble aussi large que son talent. Lui n’élucubre pas : il poétise à tout vent, particulièrement le vent du Sud-Ouest : autan en emporte son chant. A l’entendre seul à son piano électrique, on l’imagine au music-hall : il en a les atours. Mais ses plus beaux atours sont ses charme, sourire, regard : nous l’avons déjà dit, écrit je crois, il vous capte, vous envoûte. Tout le récital vous avez la tenace impression qu’il ne s’intéresse qu’à vous, qu’il ne chante que pour vous. Ce n’est pas la première fois que je vois Pierre Antoine en scène et l’effet est toujours le même : le public adore. Notons, et ce sera mon côté promo, qu’il a interprété le titre Je respire où je palpite de Victor Hugo qu’il a mis en musique pour la collection discographique NosEnchanteurs de chez EPM.

Céline Faucher (photo d'archives non créditée)

Céline Faucher (photo d’archives non créditée)

Je ne vais rien apprendre à ceux qui ont déjà applaudit Céline Faucher en scène : cet interprète de l’aut’ côté de la Grande Flaque est grande dame qui, là en un set bien trop limité (on aurait aimé en avoir beaucoup plus) rend un bouleversant hommage aux artistes de son pays de poudrerie et, par eux, aux gens de là-bas, de la belle province. Gilles Vigneault (Jack Monoloy), Beau Dommage (La Complainte du phoque en Alaska), Félix Leclerc (Sors-moi donc Albert, Bozo), Pauline Julien (La Piouke), Claude Léveillée (Frédéric), Les Cowboys fringants (La Reine), Georges Dor (La Manic), Diane Dufresne (Le Parc Belmont, ici bien plus bouleversante que l’originale), Leonard Cohen (Suzanne, dans une traduction un peu différente de celle de Graeme Allwright)… Céline Faucher (et son pianiste Thomas Février) nous fait la plus belle des anthologies. Facile me direz-vous. Mais la voix, l’implication, l’émotion de la dame sont telles que ça vous arrive comme un cadeau, un don du ciel. Vous avez là, devant vous, la plus belle prestation de ce festival, de loin la plus formidable, la plus mémorable. Notons, et ce sera mon côté people, que Céline était vêtue d’une robe qui lui a été offerte par Anne Sylvestre : elles sont d’une même taille, de celle des géantes…

 

(1) Juré que certains exècrent cette commune à ce seul prétexte. Je suppose qu’ils détestent pareillement Bobigny (où est décédé Jacques Brel), Plascassier (Édith Piaf), Sauve (François Béranger), Antraigues-sur-Volanne (Allain Leprest), Aubenas (Jean Ferrat), Lausanne (Michel Bühler), Neuilly-sur-Seine (Anne Sylvestre) ou Castellina in Chianti, en Toscane (Léo Ferré)…

 

Le facebook de Roland Ramade, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

Le site de Pierre Antoine, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

Le site de Céline Faucher, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

 

Pierre Antoine « Je respire où tu palpites » : Image de prévisualisation YouTube

Céline Faucher « Le Parc Belmont » : Image de prévisualisation YouTube

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

code

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

Archives