Nicolas Paugam « Le dortoir du bon Dieu »
Au Zèbre de Belleville
On lorgne la poitrine
De sa voisine une latine
Une bombe qui frétille
Au Zèbre de Belleville
On s’amuse on taquine
Et au Divan du Monde
Quand la musique inonde
Le bruit des staccati tout à la ronde
Le bruit des staccati couvre la batterie
Et dans la foule immense,
J’avais pas vu l’immense
Dortoir du Bon Dieu
Au fond, il n’est pas fou de vivre (…)
De vivre vieux (…)
Nicolas Paugam
Paroles Nicolas Paugam et Nelly Dvorak, Musique Nicolas Paugam et Yannick Boudruche. Extrait de l’album « Boustrophodon » 2017
Sur ces images de fête et de violences de différentes époques et lieux montées par Nicolas Paugam, cette mélopée rock aérienne et grinçante oppose la fête insouciante et les « staccati » qui ne sont plus ici de simples notes détachées, mais bien des bruits de tirs de kalachnikov, tout comme le « moulin à café », à moins qu’il ne fût à poivre, désignait en 14-18 le cliquetis des tirs à la mitraillette.
La chanson, mais ne devrait-on pas dire plutôt le poème, évoque les attentats du 13 novembre 2015, six attaques de Stade de France à Bataclan en passant par les tièdes terrasses d’un Paris où l’été s’attardait, attentats suicides aux explosifs ou attaques à mains armées programmées, de terroristes de Daech fanatisés, retour de Syrie et d’Irak, faisant plus de cent-trente morts et des centaines de blessés, de toutes nationalités et confessions. Le titre en est un euphémisme qui atténue un peu (si peu) l’horreur.
« Ils retournent à la terre en s’explosant / Une fine poussière qui se répand »
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