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Bravo Barbara Pravi, la pieva !

Barbara Pravi (photo d'archives non créditée tirée du facebook de la chanteuse)

Barbara Pravi (photo d’archives non créditée tirée du facebook de la chanteuse)

23 octobre 2024, théâtre Sébastopol à Lille,

 

Le Théâtre Sébastopol a retrouvé sa pieva qui, en serbe, signifie « chanteuse » : Barbara Pravi y avait vécu il y a deux ans la première grosse date de sa carrière. Le temps semble s’être arrêté ; son entrée a cappella avec Voilà met le feu : le public se lève, qui émeut la chanteuse. L’ambiance est si folle qu’on se demande si ce n’est pas déjà la fin du concert. Elle s’arrête, se ressaisit et, avec son acolyte Thomas Lartigue au piano, reprend ce chant qui lui a permis de rencontrer justement « son » public, public qu’elle enchantera toute la soirée avec son grain de voix fragile et puissant.

Tous les âges sont ici présents, belle parité : c’est désormais si rare qu’il me faut le souligner. Il y a également ce soir sa famille de sang, sœur et mère à qui elle peut offrir ce poignant Maman : « Maman, où est passé le temps / Sûrement que je suis passée à côté / J’ai eu l’impression de fermer les yeux / Et de me réveiller dans un corps trop grand pour moi / Maman, est-ce qu’un jour ça s’arrête / La sensation d’être à côté ? » Le public aurait envie d’être cette maman qui la prend dans ses bras, la rassure. Il lui répond par des salves d’applaudissements que je traduirai volontiers par « ne change pas ! Ce corps n’est pas trop grand, il vient au contraire témoigner de ton humanité, de ta sororité. Voilà pourquoi tu es désormais la nouvelle pieva qui partage sa prière pour l’espoir avec force : « Silence… Alors tout est possible /Espoir je t’ouvre mes bras… ». Au milieu des souffrances du monde et de celle que tu déposes dans ce théâtre de la vie, tu es plus que Vivante même si tu ressens encore le besoin de crier que « S’il y a quelqu’un dans le ciel / Dites-lui de m’allumer une étoile ».

L’étoile c’est elle, qui n’est pas prête de s’éteindre. Sa dernière et traditionnelle livraison du 8 mars nous a offert un vibrant hommage à Mahsa Amini, cette jeune iranienne de la minorité kurde morte après avoir été arrêtée et violentée par la « police des mœurs » parce qu’elle ne portait pas le voile. C’est bien une Marianne de liberté que la chanteuse proclame avec l’énergie des combattantes. Et, même si elle assume quelque fragilité, elle sait tout autant sa puissance charmeuse comme elle le réalise avec son Fantasme-moi.

La chanteuse se dévoile ainsi au propre comme au figuré que cela soit avec ses habits de scène ou ses chansons qui racontent sa famille aux accents tziganes appuyés par ce trio de guitare qui l’accompagne sur Les Ruines.

C’est sûr qu’avec Barbara Pravi on « vient de partout » chez elle, « Les gens s’aiment, s’aiment / Les différences sont belles puisqu’ » elle est « en vie ». Dans son sang, « Il y a la guerre, la perte et les départs / Mais il y a surtout l’amour, l’amour ». Comme elle le chante dans son « sang, se mélangent les peuples et les brouillards / Mais il n’y a que l’amour qui raconte bien » son « histoire ». Oui « les gens sèment, sèment / Ils font fleurir des graines / Pour qu’elles deviennent vie. ».

Bravo, chante-t-elle. Bravo au public de Sébastopol, bravo à cette talentueuse artiste. Qui des deux a transcendé l’autre ? Peut-être cette famille sur scène et dans les coulisses, mais aussi celle, unique et belle, que nous avons formé le temps d’une soirée. Chère pieva, « Bravo d’être / Bravo de respirer / Bravo de faire ce que tu peux / Pour devenir ce que tu veux / Oh Bravo / Bravo de faire / Bravo de continuer ».

 

La page Barbara Pravi sur le site Quai M, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

 

« Voilà » : Image de prévisualisation YouTube

« La Pieva » : Image de prévisualisation YouTube

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