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Le Barouh d’honneur des Musiques à Ouïr

Eric Lareine et Loïc Lantoine en plein Incendie (photos Olivier Coiffard)

Eric Lareine et Loïc Lantoine en plein Incendie (photos Olivier Coiffard)

« Comme ça », 8 octobre 2024, La Bouche d’Air à Nantes,

 

Ce sont de grands enfants qui s’amusent en musiquant, en chantant, en hantant le souvenir de Pierre Barouh et de Saravah : c’est Comme ça ! La liberté artistique de Barouh, ils en font leur ligne de conduite, se permettant à peu près tout dans un spectacle un peu fantasque, un rien foutraque mais hautement réjouissant.

Vous ne l’avez pas encore vu, c’est normal : ils n’en étaient qu’à la sixième représentation, avec déjà, à la manière d’une équipe de foot, des remplaçants, des Barouh de secours.

Toujours à la direction artistique (à la batterie et au trombone aussi) Denis Charolles, interprète d’un surprenant et abscons Tombé du ciel. En incontournables stars coutumières de musiques à jouir, Éric Lareine (interprétation très impliquée et pour tout dire splendide de La Commune est en lutte de Jean-Roger Caussimon) et Loïc Lantoine, ce dernier expert en fidélité à ses amis Gaston Couté et Allain Leprest.

Cie 2Cie 3Cie 4Barouh se permettait moult libertés, eux tout autant. Bien qu’absente de l’écurie Saravah, Anne Sylvestre est présente par la superbe et émouvante interprétation de la bassiste Sofia Bortoluzzi d’Une sorcière comme les autres, un des grands moments de la soirée.

A chacun des neufs membres son moment de gloire, son quart d’heure warholien de pure folie quand vient son tour, que ce soit Dimas Tivane aux arts jonglés ou Bianca Iannuzzi au chant, Amaryllis Billet entre violon et vielle à roue, l’étonnant Julien Eil dans sa collection de clarinette, flûte et saxos, ou Claude Delrieu au banjo…

On dit d’elles et d’eux qu’ils font feu de tout bois, normal donc si ça se termine par L’Incendie, celui tragico-désopilant d’Areski et Brigitte Fontaine, pcc Lareine et Lantoine, le sommet de ce spectacle qui vire dans la plus pure folie collective : brûlés ou pas, on meurt de rire pour moins que ça.

Là encore, nous ne détaillerons pas tous les titres (allez les découvrir plus sûrement en scène) de ce florilège Saravah, collage-catalogue à la Prévert où chaque titre est bienvenu, plus encore ceux d’un Barouh singulièrement bien ou mal traité, de La Bicyclette sans souci au Sushi sans selle.

La différence notable d’avec Barouh c’est que celui-ci avait pour maxime « il y a des années où l’on a envie de ne rien faire » alors que nos neuf compères s’activent, en font des tonnes, rivalisant d’audaces et d’épate : ça doit secouer le Barouh et plus encore le transformer en humus, ce qui est bon pour le cycle de la vie d’une chanson, comme un début d’éternité.

 

Le site de la Compagnie des Musiques à Ouïr, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

Ce spectacle est bien trop neuf pour avoir déjà des vidéos. Hélas. Consolons-nous avec celle de Pierre Barouh, enregistrée en 2015, « Les Ronds dans l’eau » : Image de prévisualisation YouTube

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