CMS

Erquy 2024. Clio : on est clients

Clio sur la scène d'Erquy (photo Janick Foucault)

Clio sur la scène d’Erquy (photo Janick Foucault)

4 octobre 2024, festival Le Chant des Vagues, Erquy,

 

Le calme après la tempête, habituel me direz-vous pour une ville portuaire. Sauf qu’ici c’est sur scène, au Chant des Vagues, et que Clio succède à Govrache, une douce pop à un slam sans concession. S’il faut chercher un lien entre deux prestations fort différentes, c’est le regard. Lui sur les tares de notre société, elle cherchant le regard de l’autre en divers scénarios sentimentaux. Presque cinquante nuances d’amour. Dans ses yeux, des situations. Et des paysages, des villes qui défilent, Venise et Paris, Saint-Malo, Besançon… Des rencontres, des départs, les méandres de l’amour. C’est toi, c’est moi, c’est toi et moi, parfois sans toi : « Tu vois, c’est beau, c’est bon, ça va / Ça va ma nuit sans toi… »

Beaucoup de fragilité et de douceur. Et des scènes, souvent nocturnes, qu’elle aime esquisser, retracer, s’inventer, des traits qu’elle tient à fixer : « De ces portraits de toi / J’en ai partout chez moi ».

Et comme toujours une écriture très cinématographique, moderne, plans larges, cadrages parfois serrés, images en demi-teinte, arrêts sur images.

Encore faut-il se frayer un chemin dans les sinuosités du chant de Clio. Non que n’y entre pas qui veut, mais la voix de la chanteuse frôle l’intime, comme si, tout en se confiant, elle gardait son monde à elle, le préservait. Ou peut-être le confiait-elle à quelqu’un d’autre, à venir, caressant souvent d’un geste maternel son petit ventre rond caché sous son ample salopette…

La quasi entièreté de ce concert est tiré du récent album de Clio, Carambolages. Y compris bien sûr sa chanson-titre, ici interprétée avec ses deux complices musiciens, Augustin et Paul, à défaut de l’Alex Beaupain de l’accident d’origine : « J’ai des bleus et des bosses / J’ai cassé ton carrosse / Carambolage / Coup de volant / Le paysage / Le paysage est renversant… »

L’art de Clio est tout entier dans ces p’tites chansons d’amour interprétées sous le signe de la confidence, de la connivence. Et de ces mélodies bien troussées qui hantent votre tête, tout doucement. De quoi finir une soirée sereinement, redescendre sans jamais tout à fait toucher terre, douce lévitation. Comme une touche de fraîcheur en ce festival qui, nous l’avons vu et le verrons encore, n’est pas avare de mots, parfois bruts de forme, qui, l’espace de Clio, se permet un oasis où se rencontrent d’improbables amours. C’est mignon. Plus encore, c’est beau.

 

Le site de Clio, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

 

« Là je suis saoule » : Image de prévisualisation YouTube

« Carambolage » (avec Alex Beaupain) : Image de prévisualisation YouTube

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

code

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

Archives