Pauline Mann « Le vagabond »
C’était comme un sifflet, comme une fièvre
J’ai eu envie d’appartenir à cet homme égaré
Quand j’ai vu son sourire, je l’ai embrassé
J’ai voulu le saisir
Même quand il disparaît je ne peux m’arrêter de penser à ses ondes, je sens son ombre
Je rêve que je l’aperçois son visage apparaît il est là
A m’attendre, une nuit à m’attendre
Son esprit malmené, erre depuis des années
Il gronde, sa détresse est longue
Et même s’il m’effraye
Que ses yeux dévoilent des idées vagabondes qui me trompent
C’est son souffle que j’aime
Ce souffle qui le traîne m’inonde
A chaque seconde
Pauline Mann
Paroles et Musique Pauline Mann. Extrait du Cinq titres « Je croyais aimer la nuit » 2024
Ce premier album court ne sort pas par hasard : Pauline Mann se sent depuis toujours une vocation de chanteuse. Attirée par les grandes voix féminines du jazz, elle se forme au chant lyrique dès l’adolescence. Des études « sérieuses » (?) interrompent cet appel, avec cinq années de droit et une spécialité acquise à Oxford, la Propriété intellectuelle. C’est bien que l’appel artistique continuait à lui faire secrètement de l’œil (ou de l’oreille !), sous la forme cette fois de l’écriture, qui occupe les nuits de sa dernière année d’étude. Une introspection intime et solitaire, qu’elle accompagne de compositions à la guitare. Il semble que son caractère la conduit toujours à approfondir ses qualités naturelles : elle explore donc les possibilités de sa voix sous tous les aspects : corporel avec le feldenkrais [conscience du corps par le travail du mouvement], le mime, la performance, l’improvisation… C’est cette voix qui m’a frappée à la première écoute de cette chanteuse pour moi inconnue. Pas seulement une belle voix virtuose comme on en rencontre assez souvent, mais aussi une capacité à habiter cette voix, ce corps pour en tirer des émotions intimes donc universelles. Pauline enseigne sa passion du chant à L’Atelier Coriandre à Montreuil.
Après ce Vagabond qui obsède ses nuits, c’est cette Nuit d’orage qu’elle nous a offert, où orgueil et douleur empêchent la rencontre « C’est comme un silence qui nous tient / Une longue méfiance, un grand chagrin ». Je vous laisse découvrir les trois autres titres, qui explorent à l’infini rencontres impossibles, désirs inassouvis, fuites ou départs plein d’espoir. « Nous irons réveiller la pierre / Celle qui dort pendant l’hiver / Qui de son ombre chasse les vents / Les mauvaises ondes les mauvaises gens ».
La voix tout en nuances expressives de la chanteuse est bien mise en valeur par les arrangements musicaux de la violoncelliste Léonore Védie et du pianiste Axel Nouveau qui l’accompagnent également en concert.
« Je croyais aimer la nuit » est disponible sur toutes les plateformes depuis le 20 septembre 2024 et en CD physiques, et sera défendu sur scène le 26 septembre 2024 en concert aux Trois baudets à Paris. L’artiste est à suivre sur sa page facebook.
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