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Barjac 2024. Nawel Dombrowsky, d’âme en âme

Sur la scène de Barjac m'en chante (photos Anne-Marie Panigada)

Sur la scène de Barjac m’en chante (photos Anne-Marie Panigada)

30 juillet 2024, festival Barjac m’en chante, esplanade Jean-Ferrat,

 

On le sait, le public de Barjac est fin connaisseur, attentif et exigeant. Son enthousiasme n’a d’égal que son sens critique, il peut s’exalter, encenser un artiste mais se montrer plus réservé, parfois même injuste envers celui-là d’un spectacle à l’autre. Ainsi en fut-il pour Nawel Dombrowsky qui avait reçu bien des ovations lors d’un précédent passage en 2022 pour le savoureux récital des « femmes à la cuisine » écrit pour elle par Yanowski et dont la prestation pour sa nouvelle création « Incarnée » fut accueillie avec moins de chaleur.

Pourtant, dans cette nouvelle incarnation, Nawel s’est investie corps et âme avec des textes issus de sa propre plume, avec sa générosité, son talent de comédienne, de chanteuse, de danseuse, ce mélange d’humour et de douceur, d’ironie et de tendresse, son regard plein d’humanité, ses engagements.

DOMBROWSKY 2DOMBROWSKY 3DOMBROWSKY 4Tonique, virevoltante, elle nous emporte dans un voyage, une migration d’âme en âme pour des portraits sensibles, une mosaïque d’émotions, de sentiments, d’images. Les mots sont ici touches impressionnistes, traits percutants, flèches ou caresses, voués à se lier au rythme et à la musique, loin d’un fleuve tranquille ou d’un simple discours, servant justement les thèmes qui lui sont chers.

Dans l’imaginaire de Nawel, il y a l’enfant qui parle en elle, qui se rappelle à sa mémoire avec sa « vie toboggan », ses marelle et balançoire (Nana), il y a ce mystère de l’enfant qui naît et qui semble issu de mille vies, faisant « escale dans le port de nos bras » (Enfant vieille âme). Dans son cœur, il y a le sort des femmes, le corps des femmes, celle qui se donne ou se prend, fruit de la convoitise des hommes (Marie Madeleine des temps modernes), celle qu’on abandonne (Lou) mais qui se relève, couronnée de soleil, avec sa soif d’amour. Dans son esprit, entre espoir et révolte, se dresse la vengeance de ces femmes amérindiennes, filles de la forêt « bafouées, souillées, tuées » (Cheyennes).

Au long de toute cette migration, Nawel démontre, encore une fois, sa capacité à nous entraîner de tragédie en comédie, de l’émotion à la fantaisie. Elle peut passer du regard ironique sur un couple de vingt à quarante ans (Chanson gnangnan) à celui sur la douleur et le manque d’amour d’un oublié de la vie (T’as pas ?), donner vie à une statue de la Vierge de Pigalle témoin de toutes les turpitudes ou à une troupe de chanarchistes pour finir dans des accès de pure folie dans Moi Présidente.

Un tel chemin ne saurait se faire dans la solitude, il faut des compagnons de route, des soutiens, des accompagnateurs et quel beau duo que celui de Nolwenn Tanet (compositions, claviers, accordéon) et Louis Ouvrard (violon, guitare électrique, pad) ! Entre ballade, valse, musique du monde, accents jazz ou tziganes, ils illustrent chacune de ces vies, leur donnent chair. N’oublions pas aussi Xavier Lacouture, œil attentif, qui s’est attaché à la mise en scène.

Que dire de plus ! Le voyage auquel Nawel nous a convié ce soir-là ne saurait être complet ; il manquait, durée d’une première partie oblige, quelques personnages à ce tableau. On ne peut que vous inviter à reprendre l’aventure avec elle et vivre la magie de cette réincarnation.

 

Le site de Nawel Dombrowsky, c’est icice que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

 

« Enfant vieille âme » : Image de prévisualisation YouTube

« Cheyenne » : Image de prévisualisation YouTube

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