CMS

Brauquier et Mac Orlan, les deux pendants d’oreille de Marie Delchambre

Marie Delchambre (photo non créditée)

Marie Delchambre (photo non créditée)

« Mes amis rassemblés qu’un même amour dépasse / C’est pour vous que je pars / Je vous offre déjà l’ardeur de mon absence / Qui sera votre part… » On l’a connu jadis sous le nom de Bernadette Delchambre. C’était avant qu’elle ne troque son prénom pour celui de Marie, « plus jeune », presque se refaire une virginité. Marie Delchambre, donc. La chanson qui la caractérise par contre (et par bonheur) ne change pas, fidèle à ses auteurs de prédilection que sont Louis Brauquier et Pierre Mac Orlan, les deux piliers de son art. Et d’autres qui ont pour nom Léo Ferré, Charles Baudelaire, Jean Villard Gilles, Paul Fort ou Jacques Debronckart. Du classique, de l’inoxydable, de l’intemporel. Ici, que des chansons « du bout des quais » qui bien sûr regardent la mer et plus sûrement vivent la vie des marins, sur mer comme dans les ports. Parmi les vingt-deux titres de ce copieux album, des grands classiques tels que A l’enseigne de la fille sans cœur de Jean Villard, Fanny de Laninon de Mac Orlan, La Marine de Paul Fort que chanta Brassens, Fortis et La Chanson de l’escale de Brauquier… « Je vois des mâts et des voilures / Et d’éclatantes cargaisons / L’odeur verte des aventures / Brûle mon sang et ses poisons ». Et souvent le nom de Gérard Pierron aux compositions, lui qui avait consacré tout un album au poète marseillais Louis Brauquier (La Chanson d’escale, en 1990, chez Harmonia Mundi, réédité depuis chez Frémeaux & associés). Notons, vous saurez tout, que Marie Delchambre fut récompensée il y a plus de vingt ans du Prix Louis-Brauquier décerné par l’Académie des sciences, lettres et arts de Marseille.

CD delchambrePar la voix de Marie Delchambre qui évoque un peu les gouailleuses d’antan et confère plus encore de l’intemporalité aux textes, ce disque sent les périls de l’océan, les femmes anxieuses qui chaque jour regardent la mer dans l’attente du retour, les escales où se frottent les corps, les bonnes et mauvaises fortunes, le vin rouge et les chopes de bière… « Et toi, barman du Pacifique / Quelle boisson nous offrais-tu ? / Verse le rhum des capitaines / Dont les voix ne commandent plus ».

Aléa des messageries maritimes, ce disque, millésimé 2022, a mis quelques temps à nous parvenir. Il n’en est pour nous que plus grand ravissement.

 

Marie Delchambre, Chansons du bout des quais, Mistiroux productions 2002. Le facebook de Marie Delchambre, c’est ici.

 

« Fortis » (Louis Brauquier) : Image de prévisualisation YouTube

« La Bonne aventure (Mac Orlan) : Image de prévisualisation YouTube

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

code

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

Archives