Laëtitia « Répit »
J’vois des fugues dans tes trêves
Tu t’caches pour mieux rester
C’est quand la lune est pleine
Qu’on peine à s’éclairer
Quand je crache, quand j’louvoie
Fais couler un bain
Salis l’eau si je m’y vois
Mais tu restes immobile
Devant moi qui me noie
Laëtitia
Paroles Laëtitia Isambert, Musique Joel Racine. Extrait de l’album « La Grande marche », 2023
Ces chansons avec des mots qui détonnent ont toujours un petit truc d’intrigant (« Louvoyer » est loin d’être rare, mais il fait plaisir à voir). Plutôt traditionnelle au premier abord — rimes alternées, mélancolie amoureuse, rythme de valse —, cette chanson de Laëtitia issue de l’album La Grande marche, paru en octobre 2023, se révèle également plus intrigante qu’il n’y paraît premièrement, mêlant dans le texte la violence à l’amour et l’ego à la relation, avec un « envoi » curieux, en clair-violence autant dans la voix que dans les paroles. La voix et les paroles, ce sont celles de la comédienne et ACI Laëtitia Isambert, dont il n’est pas inutile de savoir qu’elle aura beaucoup interprété Hardy (dans un spectacle nommé L’anamour) — accompagnée de Joël Racine, compositeur et musicien, amateur de sons folk et sixties. À eux deux, le duo Laëtitia, initié en 2022. Enveloppé de cordes à la Agnès Obel (Quinn Bachand), d’un visuel et d’une ambiance qui évoquent tout à la fois la ballade meurtrière de Where the Wild Roses Grow (Kylie Minogue et Nick Cave) et mythe d’Ophélie, ce titre nous « berce » décidément d’incisives images.
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