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Namur 2024. Sunday groovy sunday

Shaka Ponk (photos Stéphane Risack)

Shaka Ponk, le tout gros morceau (photos Stéphane Risack)

Les Solidarités, Namur, 25 août 2024,

 

En ce dimanche ensoleillé, le festival namurois des Solidarités a résolument viré british. A l’affiche du jour en effet, bien que franco-belges, que des artistes chantant en anglais ! Des concerts a priori bien éloignés du cœur de cible de Nos Enchanteurs, alors ? C’est mal nous connaître pourtant que de croire que nous les passerions sous silence.

Talisco

Talisco (photo Sonia Chapelle)

Pourquoi en effet ferions-nous l’impasse sur Talisco ? Il paraît que c’est le pseudo d’un chanteur bordelais (Jérôme Amandi de son vrai nom), mais ce que nous avons pu en réalité apprécier sur scène, c’est un véritable groupe de 3 membres (un batteur, un clavier et un chanteur-guitariste), tant l’ensemble était d’une rare cohérence et ne mettait jamais en vedette celui qui pourtant monopolisait le micro. L’ensemble donne dans le rock électro lancinant, voire oppressant, avec envolées libératrices. Une prestation rigoureuse achevée en apothéose par Sun, leur populaire chanson servant de générique au feuilleton Un si grand soleil. Du tout bon pour débuter cette après-midi musicale.

Jain (photo Sonia Chapelle)

Jain (photo Sonia Chapelle)

Jain nous vient de Toulouse mais a connu une jeunesse de globe-trotter. Quoi d’étonnant dès lors qu’elle nous propose une électro-pop en anglais mâtinée de rap, de rock et de reggae ? Une musique métissée qui lui ressemble, ancrée dans notre époque. Trois albums déjà à son actif et quelques nominations et trophées aux Victoires de la Musique. Un concert frais, sucré comme un bonbon, léger comme une bulle de savon dans sa première moitié, plus rock pour le final. L’artiste sait y faire, virevoltante et sourire aux lèvres, évoluant dans un très beau décor très graphique, tout en rondeurs. Une prestation agréable, qui se clôture par son tube Makeba, que les voies mystérieuses de TikTok ont récemment transformé en hit planétaire.

Helmut Lotti (Frank Delandshere)

Helmut Lotti (Frank Delandshere)

Pour un Français, le nom d’Helmut Lotti ne doit pas évoquer grand-chose. Il n’en est pas de même pour le public belge, en particulier pour les Flamands. Sachez donc que, du haut de ses 54 ans, l’homme est une superstar du plat pays. Son truc à lui : faire des reprises et chanter des tubes. D’abord dans le créneau de la musique classique, qui lui a valu son immense popularité, puis dans un peu de tout (Elvis, les airs russes, les chansons italiennes, la musique latino…). Son dernier projet, intitulé Helmut Lotti goes Metal, le voit à présent arpenter les champs du hard-rock. Que devions-nous en attendre, ce style musical étant si éloigné de l’image du chanteur ? Le rictus goguenard a pourtant vite fait place à un sourire admiratif, tant le concert se laissait vivre sans forcer. La faute d’abord aux musiciens aguerris qui envoient du bois de première bourre et font bouger les guibolles. Ensuite, grâce au plaisir pris à l’écoute des plus grands hits du genre (Scorpions, Guns and roses, Iron Maiden, Motorhead, Deep Purple ou AC/DC étaient à l’honneur, de même que notre Jojo et son Que je t’aime). Enfin, grâce au charme d’un chanteur à la crédibilité certes douteuse mais qui connaît son métier à la perfection, ne se la joue rock-star qu’avec une dérision certaine (il suffisait de voir sa veste en queue de pie, clin d’œil à sa période classique, mais … tout en cuir !) et nous fait passer en fin de compte un excitant moment sans jamais sombrer dans l’excès ou le ridicule. Ce ne sont pas les milliers de voix reprenant avec lui Born to be wild ou Highway to hell qui me contrediront.

Shaka 4Restait pour achever la soirée le tout gros morceau : le concert de Shaka Ponk ! Après 22 ans de carrière, le groupe a annoncé vouloir arrêter pour se consacrer à d’autres projets dans le domaine de la défense de l’environnement. Ils ne nous quittent cependant pas sans une ultime tournée, intitulée The Final Fucked Up Tour. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est un adieu tout en puissance ! Difficile d’ailleurs de relater un tel concert. C’est simple : jamais je n’ai vu une telle prestation ! Tout était grand, démesuré, grandiloquent. Une scénographie incroyable, avec des projections à foison sur écrans géants tapissant l’immense fond de scène, un light-show démentiel, un son énorme. Pour entourer Frah (le chanteur), Sam (la chanteuse) et leurs 4 compères musiciens, rien de moins qu’un chœur de 16 membres, tout de blanc vêtus, disposé des deux côtés du plateau dans un saisissant effet de scène. Shaka 3Et puis une énergie démentielle, à laquelle il est impossible de résister. Des chansons en anglais essentiellement (deux titres en français), avec en bonus une reprise à la dynamite de Nirvana. Du rock certes basique mais d’une efficacité à toute épreuve, mêlant punk, funk et grunge. Le spectacle visuel est total, la folie sonore impitoyable. On ressort de là épuisé d’avoir trop dansé, abasourdi d’avoir vécu pareil moment. Sur scène, Shaka Ponk est bien le plus grand groupe de rock français actuel et risque de le rester encore longtemps. Il vous reste une dizaine de dates pour vous en rendre compte.

 

Le site de Talisco, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.

Le site de Jain, c’est ici.

Le site d’Helmut Lotti, c’est ici.

Le facebook de Shaka Ponk, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.

 

Talisco « Sun » : Image de prévisualisation YouTube

Jain « Makeba » : Image de prévisualisation YouTube

Helmut Lotti « I was made for loving’ you » : Image de prévisualisation YouTube

Shaka Ponk « J’aime pas les gens » : Image de prévisualisation YouTube

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