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Namur 2024. Etienne Daho, en classe supérieure

Etienne Daho aux Solidarités (photos Maria Lo Presti)

Etienne Daho aux Solidarités (photos Maria Lo Presti)

Les Solidarités, Namur, 24 août 2024,

 

Etienne Daho est assurément – ex-aequo avec Alain Chamfort – l’artiste le plus classieux de la chanson française. Une sorte d’élégance incarnée, tant vestimentaire que morale. Compositeur n’ayant pas à souffrir de la comparaison avec les grands songwriters d’outre-Manche, il a dans son répertoire quelques-unes des plus belles chansons de la pop française. Les Solidarités n’étaient donc pas peu fières d’avoir pu le mettre à leur affiche, en exclusivité qui plus est.

Très attendu par une foule nombreuse, qui a crânement bravé un orage intempestif venu tenter – en vain – de refroidir l’atmosphère, notre Rennais favori n’a pas déçu. Il nous a livré une prestation en tout point parfaite. Un concert brillant, inventif, entraînant. C’est quoi le truc ?

D’abord, c’est savoir s’entourer de musiciens qui connaissent leur affaire et ne pas lésiner sur la quantité. L’équipage comptait en effet 8 comparses : une équipe pop-rock classique (guitare- basse-batterie-clavier), à laquelle était adjoint un quatuor à cordes (2 violons, un alto et un violoncelle). Bienheureux mélange, permettant une grande variété d’orchestrations et un large panel d’ambiances. On était bien loin ici de ces concerts où domine l’impression tenace d’entendre toujours le même morceau du début à la fin.

Daho 2Daho 3Daho 4Ensuite, c’est pouvoir bénéficier d’une scénographie impressionnante. Pas de décor pourtant, juste un plateau garni de deux tables et quatre chaises. Mais tout autour, des écrans géants pour recueillir un flot d’images (parfois réalistes, le plus souvent stylisées ou géométriques), tandis que le light-show, enserrant la scène telle une boîte magique, assure sa part d’émerveillement. Ingénieux et classieux, encore une fois !

Encore faut-il que ces impressionnants moyens soient mis au service de chansons à la hauteur, me direz-vous. Ça tombe bien, le répertoire d’Etienne Daho remplit la condition. S’il n’a pas oublié de nous chanter 3 extraits de son dernier album, dont la chanson-titre Tirer la nuit sur les étoiles (en duo virtuel avec Vanessa Paradis), l’artiste s’est surtout évertué à passer en revue l’ensemble de sa riche carrière, s’arrêtant sur ses nombreux succès. Car, on ne le mesure peut-être pas assez, il est l’auteur de tubes en pagaille, qu’on se surprend à redécouvrir à l’occasion de ce concert best of. Des reprises comme Mon manège à moi ou Boomerang. Des chansons un petit peu oubliées mais qu’on connaît quand même et qui nous reviennent immédiatement, comme Sortir ce soir, Bleu comme toi, Saudade ou Le grand sommeil. Et des titres imparables, aussi galvanisants aujourd’hui qu’à l’époque : Week-end à Rome, Le premier jour (du reste de ta vie), Tombé pour la France, Duel avec toi, Epaule tatoo…

Pour lier l’ensemble, comptez sur la présence féline d’Etienne Daho (non, on ne lui donne pas ses 68 ans !), son sourire, sa sympathie non feinte, ses pas de danse et son plaisir d’être là, porté par un public enthousiaste, trop heureux de chanter en chœur ces chansons faisant partie du patrimoine. Et quand vient le moment de l’ultime morceau, Ouverture, une chanson d’amour tout en émotion feutrée, comment ne pas y déceler aussi le lien qui unit le chanteur à son public, fidèle depuis déjà 40 ans : « Ce n’est pas un hasard / C’est notre rendez-vous / Pas une coïncidence ».

En ce samedi soir, nous avons tout simplement assisté à un grand concert. Chapeau bas, Monsieur Daho.

 

Le site d’Etienne Daho, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.

 

« Le Phare » : Image de prévisualisation YouTube

« Boyfriend » : Image de prévisualisation YouTube

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