Michel Fugain, la toujours belle histoire

Michel Fugain à Liège (photos Patrick Lurkin)

Liège, Podium Nostalgie, Place Delcour, 14 août 2024,

S’il est un événement important à Liège, c’est bien l’Assomption. Non que les Liégeois soient animés d’une ferveur particulière envers la Vierge Marie, mais parce que cette célébration religieuse du 15 août est un prétexte à une immense fête populaire dans la partie de la ville appelée Outremeuse. La nouba commence d’ailleurs la veille, dès la soirée du 14 août. Et c’est dans ce cadre ô combien festif (pas forcément propice à une écoute sereine), sur le podium dressé par Radio Nostalgie, que l’occasion nous a été donnée d’applaudir Michel Fugain.

Dès son entrée en scène, le constat s’impose : l’artiste ne fait pas du tout ses 82 printemps. Ses cheveux ont certes blanchi, mais son allure générale force le respect. Il tient toujours la scène sans faillir, esquissant des pas de danse sur ses rythmes brésiliens, fringant comme un jeune homme. Surtout, et c’est l’essentiel, sa voix est intacte, sans aucune altération, malgré les années qui filent. Solidement entouré de quatre musiciens et de son épouse-choriste, le chanteur nous a livré une prestation impeccable et a réussi à s’imposer dans une ambiance générale ne facilitant pourtant pas la concentration et peu encline à l’intimisme. Le talent et le métier réunis…

Evidemment, assister à un concert de Michel Fugain, c’est avant tout remonter le temps. Si la radio qui l’a invité s’intitule « Nostalgie », ce n’est pas par hasard. L’idée première du spectateur n’est pas de découvrir d’éventuelles chansons inédites, mais bien de réécouter les tubes qui ont bercé son enfance ou son adolescence, devenus même intemporels pour certains, passant de générations en générations.

Le chanteur n’en est pas dupe et nous offre un best of de toute beauté, passant ses multiples succès en revue, quasi dans l’ordre chronologique. La période du Big Bazar (qui n’a pourtant duré que 5 ans, nous rappelle-t-il, soit 10% de sa carrière !) est bien entendu la plus riche en la matière. C’est que les 4 albums enregistrés à cette époque débordent de hits : Soleil, Chante comme si tu devais mourir demain, Les gentils les méchants, C’est la fête, Bravo Monsieur le Monde, Les Acadiens, Le printemps… et bien entendu, les indétrônables classiques que sont Fais comme l’oiseau et La belle histoire. Autant de morceaux repris en chœur par un public enthousiaste. Qui laisseront ensuite place à d’autres moins célèbres, comme Je laisse, De l’air ! De l’air ! ou Les bourrins… avant que le concert ne s’achève sur un explosif Viva la vida.

Entre les chansons, Michel Fugain nous nourrit d’anecdotes sur sa longue carrière, évoque les circonstances de la naissance de certains morceaux, rend hommage à ses deux paroliers de la grande époque qu’étaient Pierre Delanoë et Maurice Vidalin… Des souvenirs bien vivants, teintés d’humour et dénués de passéisme, qu’il narre avec une passion pour son métier que l’on devine ancrée à jamais.

Notre pétulant octogénaire nous a annoncé la proche sortie d’un nouvel album, qui sera suivi d’une tournée au printemps. Les possibilités seront donc nombreuses d’aller découvrir ces nouvelles chansons sur scène, mais surtout de réécouter tous ces succès faisant partie de la mémoire populaire. Laissez-vous faire, c’est que du bonheur.

La fan page de Michel Fugain sur facebook, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.

« Une belle histoire » :

« Bravo monsieur le monde » :