CMS

Barjac 2024. Tout est Fortuit et rien ne l’est

Marie Fortuit et Lucie Sansen (photos Anne-Marie Panigada)

Marie Fortuit et Lucie Sansen (photos Anne-Marie Panigada)

30 juillet 2024, Barjac m’enchante, salle Trintignant,

 

Il n’y a, ici, rien de fortuit. Ou plutôt si. Deux femmes sont en scène, en ce cocon intime et rassurant de la salle Trintignant. Deux femmes et, en ombre portée, une troisième, essentielle, omniprésente en la personne d’Anne Sylvestre. La salle est pleine, le spectacle beau, le bouche-à-oreille d’une redoutable efficacité, les dernières places disponibles âprement disputées.

Deux femmes, donc, et ce regard qui les lie… Une histoire d’amour et d’amitié, avec en toile de fond la disparition et l’ardent souvenir, la redécouverte même, de la chanteuse Anne Sylvestre. Associer son destin à celui d’Anne n’est pas nouveau. Marie Fortuit et Lucie Sansen en font, elles, un récit puissant, à la fois intime et grand public, émouvant, passionnant. Leur rencontre et, en simultanée, la sortie de piste de la chanteuse que nous apprend, à la radio, le témoignage de Michèle Bernard (dont le Madame Anne sera interprété plus tard)…

« La Vie en vrai » – c’est le titre du spectacle – nous dit l’héritage politique et poétique d’Anne Sylvestre dans le parcours de ces deux jeunes femmes. Aussi sûrement que dans le nôtre. Pas de bavardage inutile mais quelques mots, une narration qui tient tant du vrai que de la fiction, des émotions palpables, un dialogue, des propos rapportés. Et quelques chansons qui, une fois de plus, s’ouvrent à notre intelligence. Comme cette Douce maison dont les parois abîmées, souillées, résonnent encore de l’effroyable effraction : « Non, non, je n’invente rien / Mais je raconte tout droit ».

Marie Fortuit 2En une heure de temps, douceur et respect, Marie Fortuit et Lucie Sansen font plus pour nous restituer Anne Sylvestre et ses combats que cent mille pages, mille biographies. « Féministe, c’est la seule étiquette que j’aurais honte à décoller », c’est ce que disait Anne, c’est visiblement ce que Marie et Lucie reprennent en écho, prolongent même. Dans un spectacle touchant, d’une grande sobriété, où s’animent les sentiments que Sylvestre a consigné dans d’illustres mais humbles chansons. Des chansons qui sont comme trames, filigranes, repères d’autres vies, ici celle de ces deux musiciennes et interprètes.

Qui, l’une en blanc et noir, l’autre en noir et blanc, font élégant jeu de dames dans un manifeste de vie, brillant, éclatant.

L’émotion ici se mesure aux larmes qu’on tente, vite fait mal fait, d’essuyer, de cacher au sortir de la salle.

 

Le site de La Vie en vrai, c’est ici.

Extraits à L’Athénée Théâtre Louis Jouvet, avril 2024 Image de prévisualisation YouTube

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

code

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

Archives