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Barjac 2024 : embrasser la Phanee !

Phanee de Pool sur la scène de Barjac (photos Anne-Marie Panigada)

Phanee de Pool sur la scène de Barjac (photos Anne-Marie Panigada)

1er août 2024, Barjac m’en chante, Esplanade Jean-Ferrat,

 

 

Je suis au premier rang et ce sont d’abord les pompes de la dame qui m’im- pressionnent, ces DocMartens noires aux redoutables semelles qui martèlent la scène, improbable danse tribale participant au chant délirant mais précis de cette Phanee de Pool, qui d’emblée vous impressionne, idée qui ne vous quittera plus. Ces chaussures et la tenue de la chanteuse, étudiée, calculée, pratique, idéale, comme pour accomplir une performance en solitaire, telle une télé-réalité en zone farouche. Je n’ose dire ennemie mais nous sommes à Barjac et tout est possible même si les hordes d’intégristes ont décampé depuis longtemps : devant De Pool, ils n’auraient pas fait les coqs bien longtemps.

PdP 2PdP 3Il y a deux ans, sur cette même scène, Narcisse, autre Helvète, faisait son show lui-aussi à partir d’écrans vidéos : l’histoire se répète, se prolonge, à croire que nos Suisses font étrange cohérence, fascinante résonance, fut-ce par le truchement d’écran. Tout ici est étudié, au poil près, au clignement de cil : l’artiste est seule en scène, assistée par machines et ordinateurs. Une seule défaillance, bug ou erreur humaine, ingérence étrangère (c’est banal de nos jours) et c’est la cata, tout s’effondre. La dame a beau avoir la posture et le costume d’une dresseuse de fauves, sans fouet, elle se doit de mater, de dompter flux, loopers et algorithmes. Malgré le lieu, on ne se posera pas la question de savoir si c’est de la chanson : pas de temps à perdre, nous sommes dans un souffle, un débit sans nul débat, des paroles qui vont bien plus vite que nous, que nous tentons de capter, de fixer, certains qu’elles sont aussi belles qu’importantes. Phanee de Pool allie la logique de la machine à la (belle) sensibilité de l’humaine. Pas le temps pour moi de grappiller au vol quelques vers, le temps de sortir mon stylo ils passent au rouge : tout juste pige-t-on qu’ils parlent de nous et de nos travers, de notre environnement contrarié, qu’ils en dressent un implacable constat. Et que le slam de la dame, certes onctueux, est des plus tourneboulant.

Signe des temps, le public en son ensemble adhère, stupéfait, assommé, rassasié. La rencontre est bien trop récente pour analyser sur l’instant cette tempête qui vient de déferler en cette esplanade mais la satisfaction se lit dans la plupart des regards : De Pool vient d’entrer dans la grande famille de Barjac. Quitte à tordre le sens de l’expression d’origine, il nous faut embrasser la Phanee !

 

Le site de Phanee de Pool, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

 

« Moineau des villes » : Image de prévisualisation YouTube

 

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