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Antraigues 2024 : Clarika, ça se peut !

Clarika sur la scène d'Antraigues (photos Isabelle Husson-Ribeiro)

Clarika sur la scène d’Antraigues (photos Isabelle Husson-Ribeiro)

20 juillet 2024, Festival Jean-Ferrat, Antraigues,

 

Nous sommes là, sur cette mythique place d’Antraigues-sur-Volane : quatre cents chaises, autant de spectateurs à applaudir la chanteuse Clarika, qui sur scène donne de la voix. Combien de voix, en ce village, il y a quelques jours, ont donné leur voix au sinistre parti de la nuit et du brouillard ?

Je dis ça parce que la chanteuse, là, est en train de chanter Bien mérité et que ça s’adresse à eux, si toutefois ils peuvent l’entendre. Et peuvent la comprendre.

Sur cette même place, lors d’un banquet républicain, juste après les législatives de mai 1997, Jean Ferrat avait pris la parole pour dire son indignation : « Je ne me résous pas à la haine, à la bêtise, au désespoir ! » Le score du front national était dans cette commune à 5 %. Nous en sommes désormais à 33,40 %. Inexorablement, la bête immonde monte.

« Ah ouais c’est vrai, t’avais qu’à naître en France ! » chante Clarika dans ce superbe titre qui, à sa sortie, avait chagriné quelque peu ceux qui écoutent une chanson sans chercher à la comprendre.

Et cette autre chanson, extraite de son nouvel album, formidable Ce soir je sors sur scène, où je n’y vois, moi, que de l’espoir. Et l’énergie qui va avec : « Mon infortune part au combat […] Ce soir je sors, je prends les armes / Je mets à mort les doutes, le chaos dans mon crâne […] Et j’parle aux étoiles et je leur dis / On va s’en sortir » Et la chanteuse danse sur scène, sa chevelure blonde ondoie, balaie l’espace, comme un truc chamanique, incantatoire…

Clarika 2Clarika est là, hélas contrariée d’une presque extinction de voix : eh oui, son chant libre s’accorde mal avec l’air conditionné. Croyez-vous que cela l’empêche de quoi que ce soi ? Elle chante même avec frénésie l’Antisocial de Trust, une folie, une furie. Et pis des mots doux, gonflés de tendresse. Et d’autres d’amour, comme avec ce Ça s’peut pas, décidément une des plus belles chansons d’amour qui puissent être : « C’est trop fort, c’est trop pur / Notre amour là / Ça s’peut pas qu’ça dure toujours / Ca s’peut pas... »

Descente dans les douches, voyeurisme, lubricité : ah, ces garçons dans les vestiaires. Clarika y est notre porte-parole, notre porte-savon. Cette chanson a beau avoir son presque quart de siècle, elle fait toujours son effet, accroît notre désir… Ça et d’autres, un collier de bijoux pour cette chanteuse que je tiens pour une grande. Et qui l’est, et le prouve.

C’est l’avant-première, ce soir, d’une future tournée où on la voit, pour la première fois, aussi derrière le clavier. Y manque ce soir un musicien, hélas empêché, mais dont le talent des collègues compense l’absence.

La tradition de ce festival est respectée : en duo avec Cyril Mokaiesh (nous reviendrons bientôt sur la prestation du monsieur), Clarika interprète L’Embellie de Ferrat. Remarquez que c’est pas bien malin, ça va déranger les cieux, déclencher l’orage sous peu. Mais on ne le sait pas encore et c’est forcément régal, un truc rien que pour ce festival. Les fans de Clarika regretteront plus encore de n’avoir pas été là. Na, na, na !

 

Le site de Clarika, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs à déjà dit d’elle, c’est là.

 

« Ce soir je sors » : Image de prévisualisation YouTube

« Bien mérité » : Image de prévisualisation YouTube

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