Spa 2024. Perdu dans la jungle urbaine…

Gims à Spa (photo non créditée tirée du facebook des Francofolies de Spa)

Francofolies de Spa, 20 juillet 2024,

La journée de ce samedi aux Francos de Spa était estampillée « Musique urbaine ». Exit donc les cadors de la chanson française, place aux rappeurs et assimilés. Résultat des courses : un public un peu moins nombreux mais sensiblement plus jeune, et un chroniqueur de NosEnchanteurs un tantinet désemparé…

Mon attrait pour le rap étant grosso modo limité aux ancêtres que sont MC Solaar et Iam, je n’aurai pas l’outrecuidance de chroniquer les quelques concerts de ce style musical auxquels il m’a été donné d’assister en cette chaude journée. Contentons-nous de constater que la jeune assistance en avait l’air satisfaite et c’est bien là l’essentiel après tout.

Deux prestations ont toutefois retenu mon attention.

Rori (photo Pol de Groeve)

Rori (Scène Proximus) est presque du coin, puisque la jeune chanteuse de 26 ans est originaire de Liège. Apparue sur la scène belge en 2022, elle nous propose une pop terriblement efficace mâtinée de rock au gros son, qu’elle défend avec une pugnacité impressionnante. Des chansons qui évoquent ses problèmes mentaux (Docteur), sa détermination à suivre sa propre voie (Ma place) tout en envoyant paître ceux qui tenteraient de l’en décourager (Loser)… Autant de titres qui fleurent son adolescence pas si lointaine, interprétés avec une hargne et une envie de mordre la vie qu’on ne peut que soutenir.

Nuit incolore (Photo Pol de Groeve)

La deuxième découverte nous vient de Suisse et porte le nom étrange de Nuit incolore (Scène Baloise).   Il ne s’agit pas d’un groupe, mais bien d’un jeune chanteur de 23 ans ayant adopté ce patronyme parce qu’il écrit ses chansons durant ses nuits blanches. Pas tout à fait un inconnu, puisqu’il a déjà un gros succès à son actif (Dépassé) et a été nommé aux dernières Victoires de la Musique dans la catégorie « Révélation masculine ». Il nous offre une pop enlevée et grandiloquente dans la forme, sombre dans le fond, le spleen étant sa source d’inspiration. Une manière de construire ses chansons qui évoque irrésistiblement Kyo, groupe avec lequel il a d’ailleurs collaboré pour un titre. Le projet est déjà bien au point et le chanteur a tous les atouts (présence, chant et physique attrayant) pour devenir une grande vedette de demain. On parie qu’il y arrive ?

La soirée s’est achevée avec la tête d’affiche de la journée, pour la première fois à Spa, qui a naturellement rameuté la foule devant la grande scène Pierre Rapsat : Gims. Avouons-le : ma connaissance de son répertoire se limitait à son ultra-tube Bella. Comme il l’a chanté en deuxième position, j’ai passé le reste de la soirée à découvrir des morceaux que tout le monde autour de moi reprenait en chœur. Ce serait mentir de prétendre que le concert m’a déplu, l’ensemble se laissant écouter sans déplaisir, les musiciens faisant le taf et Gims s’avérant être un excellent chanteur à la voix puissante. C’était rythmé, dansant, court. Une musique joyeuse, parfaite pour conclure cette journée urbaine en beauté. Du plaisir immédiat à consommer sur place.

Le facebook de Rori, c’est ici (à Rock en Seine le 21 août et à La Cigale Mama le 18 octobre) ; la boutique de Nuit incolore, c’est là (Partout en France – et en Suisse et en Belgique – pour La loi du Papillon Tour, et le 29 novembre à l’Olympia). Le site de Gims, c’est ici. Et ses concerts (Le Dernier Tour, à Paris Arena le 14 décembre 2024) là. 

Gims : « Spider » :

Nuit incolore « Rendez-vous » :

Rori « Loser » :