Spa 2024. Pascal Obispo, des tubes en pagaille
Francofolies de Spa, Scène Pierre Rapsat, 19 juillet 2024.
Par Pol de Groeve,
Cette soirée du vendredi 19 juillet est le clou de cette édition des Francos 2024. Pour les 30 ans du festival, les organisateurs ont assurément voulu marquer le coup en nous concoctant l’affiche la plus attrayante qui soit. Pensez donc : l’occasion nous est donnée d’applaudir d’affilée Pascal Obispo, Zazie et Patrick Bruel. Soit, réunis en une seule soirée, trois stars qui, d’habitude, forment chacun et chacune la tête d’affiche d’une journée. C’est sûr, on a cassé la tirelire pour nous offrir un mémorable cadeau.
Le public a évidemment répondu à l’appel au-delà de toute espérance et le festival a eu ainsi la satisfaction de battre son record de fréquentation. Car du monde, il y en avait, croyez-moi ! Au point que nombre de spectateurs ont dû se contenter de vivre les concerts par écrans géants interposés, l’accès à l’espace devant la grande scène n’étant tout simplement plus possible. On peut bien sûr émettre des réserves sur de telles conditions de vision et d’audition…
A 20h30 pile débute donc le premier show de cette soirée d’exception. Et c’est une véritable armada qui prend possession du plateau : pas moins de dix musiciens (trois guitaristes, deux batteurs-percussionnistes, deux claviers et un trio de cuivres) entourent en effet la vedette, auxquels on ajoutera encore deux choristes. Comment ne pas être ébloui d’emblée par une telle débauche de talents ?
Apparaît alors Pascal Obispo, tout de noir et blanc vêtu, sourire de bonheur aux lèvres. Triomphe, bien entendu, partie gagnée avant même de l’avoir commencée. Sa dernière chanson pas trop connue (J’étais pas fait pour le bonheur) ouvre les hostilités, et puis place aux tubes ! Car, nous avertit la vedette, pour fêter ses 35 ans de carrière et ses bientôt 60 ans, c’est à un florilège de ses succès que nous aurons droit. Autosatisfaction affichée ? Il y a de ça, mais reconnaissons-lui un savoir-faire indéniable qu’il lui serait vain de minimiser par une modestie factice.
La suite ne sera donc qu’une enfilade de chansons connues, dont Obispo a écrit les musiques sans les avoir forcément interprétées pour autant. Se côtoient donc ses propres Mourir demain, Tombé pour elle ou Lucie, et les Zen (de Zazie), Tu trouveras (de Natasha St-Pier) ou l’immortel hallydesque Allumer le feu. Des chansons parfois revisitées, comme ses Sa raison d’être et Fan à la sauce salsa, souvent restituées dans une explosion de sons, avec guitares hurlantes et cuivres pétants à qui mieux-mieux. Mention spéciale à sa version dynamitée du Drapeau, extrait de son concept-album Captain Samouraï Flower, et à son 1980 qui nous replongeait d’un coup 40 ans en arrière (avec extrait de Sweet dreams en prime). Le best of s’achève avec une version sobre de L’envie d’aimer, la chanson-phare de sa comédie musicales Les 10 commandements.
En alignant un tel répertoire, Pascal Obispo ne prend évidemment pas un grand risque artistique. Il pourrait toutefois se limiter à un groupe de quelques musiciens et son triomphe ne serait pas moindre. Soulignons donc sa générosité de nous offrir un tel spectacle musical, la chose est devenue rare.
Quant aux éventuels allergiques à son style ou à sa personne, sauf à faire preuve d’une mauvaise foi patente, ils ne peuvent que reconnaître son professionnalisme et son immense talent de mélodiste.
Par conséquent, si vous croisez quelqu’un qui prétendrait avoir passé un mauvais début de soirée à Spa ce vendredi 19 juillet, ne le croyez pas, c’est rien qu’un menteur ou un jaloux !
Le facebook de Pascal Obispo, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
« J’étais pas fait pour le bonheur » Clip 2023, avec Giodana Angi
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