Spa 2024. Christophe Maé, la chaleur incarnée
Francofolies de Spa, Scène Pierre Rapsat, 18 juillet 2024.
Par Pol de Groeve,
Pour succéder à un Francis Cabrel impérial mais hiératique, les Francos de Spa ont eu la bonne idée de programmer Christophe Maé.
Certes, sur papier, le combat pouvait sembler inégal. Les chansons sautillantes et pleines de bons sentiments du cadet n’ont pas et n’auront jamais la qualité poétique de celles de l’ancien. En termes footballistiques, on dirait que les deux artistes ne jouent pas dans la même division. Mais l’expérience nous apprend que dans le spectacle vivant, les règles n’ont pas cours et que le plaisir pris à une prestation se moque bien de la qualité du matériel de départ…
« Que voilà une pédante introduction ! », objecterez-vous avec raison. On résumera donc en quelques mots : Christophe Maé sur scène, c’est vachement bien !
D’abord parce qu’il a un méchant groupe pour l’accompagner : quatre épatants musiciens (sud-américains ou africains) et une choriste-violoniste pas manchote. Une équipe rodée qui nous emmène au loin, vers Cuba ou le Cap Vert, avec un parfum d’authenticité et non d’exotisme de pacotille. Christophe Maé est un véritable amoureux des rythmes tropicaux, cela se voit et s’entend. Ecoutez à cet égard Pays des merveilles, hommage coloré à Césaria Evora.
Ensuite parce que ses chansons, souvent décriées ou moquées, ne sont en rien honteuses. De la variété bien tournée, efficace, qui reste dans l’oreille et dans les mémoires. Des hymnes à la fraternité. Des appels à préserver notre planète. Des messages aux générations futures. Des chansons d’amour légères. Au nom de quel cynisme faudrait-il bouder cette positivité qui fait du bien ? Pourquoi rejeter Sa Belle demoiselle ou son Il est où le bonheur ? , qui valent largement bien d’autres rengaines ?
Enfin parce que Christophe Maé est éminemment sympathique et nous entraîne dans son monde musical en deux sourires et trois battements de mains. Fort de ses 20 ans de métier, il sait nous communiquer son énergie, sa chaleur, ses émotions. Avec lui, l’embarquement pour les rythmes et les danses de là-bas est immédiat. On le devine proche, on le pressent ouvert, on le voit enthousiaste. Comment résister à un tel entrain, à une telle invitation au bonheur offerte si généreusement ?
Le public ne s’y est pas trompé. Resté sage durant la prestation de Francis Cabrel, il a pu à loisir se trémousser, bouger et chanter dans une ambiance de fête ensoleillée. A la fin, la banane était générale ! Que demander de plus un soir de juillet ?
Au sortir de cette belle soirée, je ne me précipiterai peut-être pas chez mon disquaire pour acquérir l’œuvre complète de Christophe Maé. Mais pour aller le revoir sur scène, je signe des deux mains, c’est certain. Je serais vous, je ferais pareil.
Le site de Christophe Maé, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.
« Pays des merveilles » clip 2022
« L’amour » clip 2023 (avec Amadou & Mariam)
La dernière chanson du concert, « Casting », ici à Trois-Rivières, 2024
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