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Paule-Andrée Cassidy, le disque d’une désormais auteure

Paule-Andrée Cassidy (photo Ghislain Debailleul)

Paule-Andrée Cassidy (photo Ghislain Debailleul)

Sa longue robe noire traverse le cliché à la manière d’une ombre ou d’une apparition, impressionnant la pellicule d’un flou qui ne fixe que furtivement, imparfaitement, son visage, devant ce qu’on devine être un océan. Tenue de danse pour bal ?

Neuf titres en ce huitième album, le premier fait rien que de textes portant sa signature, elle seule (à l’exception de deux qu’elle co-signe), dévoilant pour la première fois son plein statut d’auteure. La surprise est de taille, le résultat tout autant. « Les draps se font loin / Quand la vague monte / Le flot nous étreint / La nuit… »

Car si nous la connaissons de longue date, c’est par l’interprétation onctueuse de chansons d’autrui (peu ou prou le meilleur de la chanson francophone, de Gilles Vigneault à Anne Sylvestre, de Barbara à Michel Rivard, j’en passe et des tout aussi bons…) qui faisait déjà de Paule-Andrée Cassidy une enviable car importante dame de la chanson. Ambassadrice québécoise qui régulièrement enchante nos salles dans l’Hexagone.

WEB-PR1021-PA_cassidy-bal_oceans-cover_numerique-01-scaled« Les yeux mi-clos sur le sentier / Le vent qui siffle son fracas / L’écorce craque / Dans la forêt crissent nos pas… » Les vagues, les vents grisants, le feu, le soleil de midi, celui d’hiver et la neige d’été, le feuillage des idées, une fleur dans le silence, les montagnes qui s’avancent, une orchidée… les chansons sont toutes faites de décors naturels, matériaux où se situent l’action, le mouvement, parfois presque rien : un souffle, un regard, une impression, une émotion. Paule-Andrée Cassidy se révèle ici être une paysagiste de son art, ses chansons des toiles, son crayon un pinceau. Les mélodies d’auteurs divers, toutes aussi épurées que les paroles, ajoutent à cette impression contemplative, d’une douceur, d’une mélancolie infinie. En cela c’est une révélation.

Sans nullement être une toute autre chanteuse, c’est quand même une nouvelle page qu’ouvre Paule-Andrée, toute aussi séduisante, simplement autre, complémentaire. Même si les interprétations qu’on connaissait d’elle étaient manifestement et paradoxalement d’authentiques créations, ces chansons de fait plus personnelles éclairent différemment son art. Avec une touche de classicisme qui en interdit l’obsolescence. C’est un album à ingestion lente, qui bonifie et se rend plus indispensable encore à chaque nouvelle écoute, douce drogue en fait, bonheur simple de l’oreille.

 

Paule-Andrée Cassidy, Au bal des océans, autoproduit 2023. Le site de Paule-Andrée Cassidy, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

« Kamouraska » : Image de prévisualisation YouTube

« Soleil » : Image de prévisualisation YouTube

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