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Mouhet 2024. Juste Justine !

Justine Jérémie à Mouhet (photo Didier Kovacs)

Justine Jérémie à Mouhet (photo Didier Kovacs)

18 mai 2024, Festiv’en Marche, Mouhet (36),

 

Elle est d’un quartier parisien d’irréductibles gaulois : La (légendaire) Butte aux Cailles. Et doit en être la désirable Assu- rancetourix : dès qu’elle chante, elle vous saisit, capte votre attention, la retient. Et ne vous quitte plus. Son trop bref passage – une première partie, c’est forcément plus court – tient de l’ouragan, je n’ose dire du cyclone, qui ne peut qu’ébranler la soirée et ce qui suit, là un Nougaro heureusement à l’assise solide.

Justine Jérémie est d’apparence frêle mais il ne faut pas s’y fier. Avec pour carapace son branle-poumons noir au repos, rouge en action, les touches nacrées brillantes sous les projos, « avec [son] p’tit air effronté / qui sent l’amour et la santé », son attitude punk, elle y va comme on s’élance au combat, en amazone, et sa voix façon popu qui d’emblée associe le public. Et d’abord par une chanson tirée du répertoire de Patrick Font, La Grande Jaja : « Entre Asnières et Aubervilliers / Y’a un bistrot mal fréquenté / Où que la tôlière s’appelle, comme ça / La grande Jaja… »

C’est du tout-terrain que cette chanson-là, ici sur scène mais qui indifféremment attirerait votre attention au hasard d’une rue ou vous distrairait du train-train dans les couloirs du métropolitain. C’est l’essence même de la chanson, presque ses origines, sa profonde nature.

Elle aussi pense à Leprest, à l’unisson de ce festival où il doit en être le fil rouge, et interprète Tu penses à lui… Elle pense à un autre d’ailleurs : « Mon p’tit loup, l’amour c’est bon quand même / Y’a pas à dire, je pense à toi souvent / Tu peux t’vanter d’avoir une femme qui t’aime… » Et pense à son fiston Alban, présent dans la salle, à qui elle consacre toute une tendre chanson.

Gouailleuse et grande gueule, java canaille, on se l’imagine bien en haut d’une barricade. A chanter, comme ici, du Jean-Baptiste Clément, dans un titre qu’on dirait écrit sur l’instant : « Bien qu’on nous dise en République / Qui tient encore, comme autrefois / La finance et la politique / Les hauts grades et les bons emplois ? / Qui s’enrichit et fait ripaille ? / Qui met le peuple sur la paille ? / C’est qui / Toujours la bande à Riquiqui ! » Imaginez le succès d’une telle chanson dans l’assistance…

Justine Jérémie est un bonheur, une réjouissance, la vivacité d’une chanson sans âge mais toujours étonnamment jeune, à l’exact opposé de toutes les récentes vieilleries. Ne la loupez pas la prochaine fois, conseil d’ami.

***

Allez, je vous le dis en exclusivité : Justine Jérémie vient tout juste d’enregistrer un duo très suggestif avec Patrick Abrial (qui est par ailleurs le réalisateur de son récent album) pour le prochain volume de la Collection NosEnchanteurs/EPM consacré à Serge Gainsbourg. Patience, ça sortira à la rentrée…

 

Le facebook de Justine Jérémie, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

 

« Tu fais soleil » : Image de prévisualisation YouTube

« Distraite » : Image de prévisualisation YouTube

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