Coline Malice, version jeune public
28 avril 2024, festival Chants Ouverts, Saint-Vincent-de-Durfort,
J’aime quand un festival, quelle que soit sa taille, fait place à la chanson enfantine. Car, pour que votre gosse daigne un jour s’intéresser à des Leprest ou des Barbara, des Jamait ou des Clarika, il est bien de procéder par étape, de les éduquer aux paroles et aux musiques, leur faire le B.A.BA, les rendre babas. A défaut de quoi, faute de prévenance et d’amour, on en fera immanquablement des fans de Jul, de Aya Nakamura ou de Francis Lalanne, déchéance suprême s’il en est qui mériterait la privation des futurs droits civiques…
J’aime aussi quand les spectacles « jeune public » ne sont pas réservés qu’aux mômes, persuadé que je suis que nous avons tous gardé au fond de nous un peu de notre âme d’enfant, de notre capacité d’émerveillement, bouche bée à suivre l’artiste en scène dans ses pérégrinations en pays de pure poésie.
En terre ardéchoise, ce jour, cette chanteuse de la montagne voisine, celle du Massif central, venue un beau jour, ou était-ce une nuit, de sa Belgique natale : j’ai nommé Coline Malice. C’est pas son vrai nom à Coline, en fait c’est « Schepens » mais il suffit de la voir sur scène comme à la ville pour constater que « Malice » ça lui va super bien : la dame est faite de beaucoup de malice.
Comme d’autres, elle fait des concerts pour les grands. Et des spectacles pour les petits. En animation avant de rentrer en scène je l’ai même entendue chanter des trucs aux petits que je croyais réservés aux grands : des trucs sympas, certes, mais fallait oser.
Seule en scène, avec ses habits d’une autre époque (on dirait une tenue de poupée du siècle d’avant le précédent), avec son diatonique sur le torse…
Quand je dis « osé », c’est vrai que les temps ont changé : la chanson aborde désormais tous les sujets, toutes les situations que peut vivre ou subir l’enfant. Si on parle encore un peu du vieux nounours tout déchiré ou d’une marionnette, on parle tout autant de La Copine à Papa, celle qui lui a ravi son cœur : « C’est pas maman, c’est pas papa / C’est pas tantine, c’est pas mamie / C’est qu’elle est importante aussi / C’est la Coco, Coco, la cococopine à Papa ! »
On y parle des bobos, des handicaps, de la mort même, de nos propres états d’âme, de la télé qu’on n’aime pas (une bonne idée que celle-ci, faudrait l’enseigner plus souvent…), du chien qu’on emmène promener… De la vie quoi, dans sa banale mais expressive quotidienneté. De sa vie à soi ou celle de son avatar en marionnette…
Le spectacle de Coline se nomme Drôle de marionnette et c’est qu’il y en a, des marionnettes, que la chanteuse aime à animer, se faisant assister alors par de jeunes spectateurs pris au hasard dans la salle. C’est qu’ils sont pas peu fiers de tenter de les faire déambuler, encore faut-il piger quel est le bon fil, le bon filon : « Je suis une jolie marionnette / Et je veux profiter d’la vie / Je danse, je cours, je vole, je ris… »
Le site de Coline Malice, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.
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