François Buffaud, la chanson debout
27 avril 2024, festival Chants Ouverts à Saint-Vincent-de-Durfort,
Je croyais tout savoir de François Buffaud, l’avoir vu dans tous ses états, à quatre, à trois, à deux. En grande fiesta souvent, superbes débauches musicales et invites à danser. Là, c’était solo, qui plus est debout. Enfin, lui. Debout, c’est peut être un détail pour vous mais pour lui ça veut dire beaucoup. Formule a priori étrange, qui nous fait tout reconsidérer Buffaud, l’écouter différemment, accorder plus d’importance encore à des paroles qui déjà valent le coup. Du coup, c’est « comme si c’était la première fois / et tant pis si c’est la dernière fois / Pourvu que ce soit avec toi ».
A chaque édition de ce festival ardéchois son crâne dégarni : après Morel, Buffaud est un digne successeur. Lunettes à montures noires, pull marin et guitare portée haut, il vient nous faire l’aubade : ça crée de suite une ambiance complice, ça aide aux confidences. Cette formule est propice à retrouver des titres un peu passés inaperçus, parfois laissés en consigne sur de précédents albums. Comme La Robe rouge qu’il dédie à Anne Sylvestre. Comme Le Colibri et Mon capitaine, deux chansons co-écrites avec son ami Maurice Reverdy, récemment disparu. Ou ces Voyageurs dont les vers sont de Rémo Gary… Même Victor Hugo avec ce Elle était déchaussée, elle était décoiffée, extrait des Contemplations et du premier album de Buffaud, en 2002.
Seul en scène mais son chant emplit sans mal la salle et captive le public. L’artiste est humble, son chant chaleureux et ses mots sont autant de chants à explorer, à labourer. A partir avec eux en des voyages modestes, que ce soit à La Gare d’Issoire ou là où se trouvent Les Cabines de plages.
Du Buffaud grand format musical, il ne reste vraiment que son « tube » : là, c’est prodige, car il est seul à la gratte et réussit sans trop de perte à restituer le feeling de cette fameuse chanson : « I’ s’ra bien temps / D’avoir des remords… » Cinq cordes pour swinguer, ça le fait !
Un pied dans le passé, l’autre dans le présent, beaucoup d’amour, de mélancolies aussi, des évocations, des paysages, l’amitié, tout Buffaud tisse un monde dans lequel on pénètre sans mal, mettant nos pas dans les siens. C’est dire si, arrivé au terme du récital, on peut être frustrés que la promenade ne soit pas si longue, qu’on ne la prolonge pas de quelques pas, de deux ou trois chansons.
On vient cependant de faire connaissance avec un personnage pittoresque de la chanson, nouvel ami sans doute, que je vous recommande de revoir ou de découvrir en toutes ses formules.
Le site de François Buffaud, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
Michel Kemper écrit à l’encre de la passion sur papier chanson depuis toujours. Il a l’élégance de n’écrire qu’aux battements de ses coups de cœur. Alors, bien sûr, je guette ses retours de plume quand je sais qu’il était là dans le noir pour ouvrir ses oreilles…
Je peux lui dire merci sans faire le lèche cul, il n’en fait qu’à sa tête… Merci Michel.
Et bien en voilà un beau papier tout droit sorti de la plume de Mr Michel Kemper.
J’ai vu 3 différentes formules. Seul, en duo avec Philippe, en trio avec Sébastien et Philippe reste le duo avec Sébastien… Seul, en duo avec Philippe, en trio avec Sébastien et Philippe reste le duo avec Sébastien.
Un jour qui sait ?
En attendant c’est toujours un régal
Et quel ami frangin ce François, adorable humain.
Et c’est une bien belle chronique de Michel Kemper que voilà, nous donnant son ressenti après avoir été écouter François Buffaud en solo.
Je suis très heureux de ces bons mots pour François, son travail, ses chansons, son art, sa manière de porter toutes ses histoires : c’est mérité alors, merci Michel Kemper d’avoir pris le temps d’écrire cet article !