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Jean-Pierre Ferland « Le chat du Café des artistes »

FERLAND Jean-Pierre 1970 Jaune 500x500Quand on est mort, c’est qu’on est mort
Quand on n’rit plus, c’est qu’on n’vit plus
Quand j’aurai coupé la ficelle
Mettez-moi dans une poubelle
Laissez-moi faisander un mois
Et de là, jetez-moi au chat
Qu’il refuse ma rate et mon foie
Mais choisissez l’heure pour qu’il me mange le cœur
Et je reste encore avec vous
Sur vos épaules et vos genoux
Qu’je sois puisqu’il faut qu’on existe
Le chat du café des artistes

Jean-Pierre Ferland (24 juin 1934 – 27 avril 2024)

Paroles Jean-Pierre Ferland, Musique Michel Robidoux (décédé en 2021). Extrait de l’album « Jaune », 1970

Version originale 1970 remastérisée en 2005

Il reste pourtant bien avec nous, Jean-Pierre Ferland, avec ce titre tiré de ce dixième album qui fit l’effet d’une bombe dans l’industrie du disque québécoise de l’époque, de par sa qualité musicale, et dont les orchestrations ont quelque chose d’assurément (et anachroniquement) Bashunguesque.

Avec d’autres titres sans aucun doute, vu que cet inconnu en France mais monument au Québec aura réalisé quelques 30 albums et plus de 450 chansons en 60 ans de carrière !

Mentionnons Les immortelles qui le fit connaître du grand public québécois en 1961, Les feuilles de gui qui lui ouvrit les portes de l’Europe (1962), Je reviens chez nous, très probablement son plus grand succès français (1968) ou encore Les femmes de trente ans (1969) dont les paroles à la saveur légèrement subversive aujourd’hui nous rappellent ce qu’il aimait par-dessus et par-dessous tout chanter : les femmes, l’amour, le désir – « de la tête jusqu’aux fesses ».

Le « Charles Aznavour » de la Belle Province disait « faire ce métier pour rencontrer des filles ». « Parce qu’avec ma gueule… », précisait-il (Johnny n’était pas encore là). « Il avait une drôle de tête qui l’encombrait souvent, toute en dents et en sourire », décrit ainsi Odile Tremblay dans son in memoriam.

En quelques traits et pattes d’oies : originaire de Montréal, le chanteur à la drôle de gueule voit sa carrière en chanson prendre de l’ampleur avec la fondation de la boîte à chanson Chez Bozo (d’une chanson de Félix Leclerc) en 1959, aux côtés de Claude Léveillée et Hervé Brousseau. En parallèle de ses propres chansons, il compose pour la tévé (Radio-Canada) et anime diverses émissions. En 1962, sa chanson Feuilles de gui de l’album J’estime, j’aime, j’amoure, sur une musique de Pierre Brabant et interprétée par Renée Claude, obtient le premier prix du concours Chansons sur mesure à Bruxelles. Et le voilà chez nous. À Paris, on l’entendra au cabaret La tête de l’art, à Bobino, à l’Olympia. C’est encore en France qu’il enregistrera son cinquième album, M’aimeras-tu ou ne m’aimeras-tu pas ? (1964). Nostalgique du Québec, il repart en ses terres, y chante avec Robert Charlebois, Yvon Deschamps, Claude Léveillée, Gilles Vigneault, Ginette Reno. Entre chanson et télé, il continue à écrire, à produire, à monter des spectacles ; écrira des chansons pour d’autres, autant pour Claude Dubois que Céline Dion. Bien qu’il dise ne plus vouloir chanter l’amour à son vieil âge « parce qu’on me prendrait pour un vicieux », Jean-Pierre Ferland restera actif dans le milieu jusqu’à sa mort, par la voix et par l’esprit.

Et d’ailleurs, dit-il en guise de conclusion : « Si c’était à recommencer, je referais les mêmes erreurs, les mêmes conneries et les mêmes chansons. »

 

 

Une réponse à Jean-Pierre Ferland « Le chat du Café des artistes »

  1. DEBARD Gérard 14 mai 2024 à 11 h 53 min

    JP Ferland est donc décédé ce 27 avril 2024, ce qui aurait mérité d’être dit plus clairement dans cette chronique. Je crois savoir que le Québec lui organisera des funérailles nationales le 1er juin prochain.
    C’était à mes yeux un grand bonhomme. Respect

    Répondre

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