Acquin « C’est beau »
C’est beau
Chopin chialant le tempo gris d’un glock chargé de trop
C’est beau
Ton nom,
Grandeur, gravé, au bas, d’un fusil, d’un cello
C’est beau
Marcello pour BO de funérailles venues trop tôt
C’est beau
Goldberg, pour les victimes, pour les victoires et ses bourreaux
C’est beau
Un nom croyant prêt à parier sur les passions sur les passés
C’est beau
Les apparences réglant la cible de peur d’être visées
C’est beau
A n’en rêver rien d’autre qu’un souvenir, un vieux héros
C’est beau
La beauté folle du cache-sexe des arts nouveaux
Je ne veux que l’amour
Je suis revenu pour
Un pas de deux échoué de peu
Acquin
Paroles et Musique Acquin. Extrait de l’album éponyme 2023
©Côme
Clip réalisé par Nicolas Comment, lui-même photographe et auteur-compositeur interprète.
Nous avions rencontré Acquin et son écriture singulière, à la sensualité brûlante avec l’album Bareback, 2020, que nous détaillait Pol de Groeve. Après le confinement Acquin y mettait un point final avec le clip de la chanson éponyme, vision crue entre mecs. Ambiance très hot en rouge et noir, à la limite du malaise : « Ça cogne à Saint Michel / Entre boys et beaux mecs / Ça moleste sévère ». Ça finit pire…Comme toujours efficace en mots comme en notes.
Autre ambiance dans ce nouvel album. Acquin n’a pas changé et trouve toujours la beauté dans l’étrange, dans le pervers. Pourtant il y a « Je ne veux que l’amour / Je suis revenu pour / Un pas de deux échoué de peu ». Il y a ce fantasme étrange, débutant sur fond de musique sacrée, avant de finir en cri rauque mais velouté « Rhoooo… » : devenir sa femme, pour jouir à son tour, de ses Dessous ? Cette litanie, Cœur, fleur, BB, comme des valeurs féminines « surprendre au gré de vie de femme mariée (…) au risque de vous aimer ». « Où va la vie ? (…) Maman… » Et sa voix est si douce.
« J’aime quand tu es femelle, j’aime quand tu as l’âme d’un mâle à l’ancienne », Acquin explore tous les jeux de l’amour de cette voix calme portée par les arrangements superbes de Frédéric Lo (Daniel Darc, Pete Doherty…), avec toujours des phrases quasi religieuses « Prenez, je suis à vous » ou insolites « Le bruit rouge de la porte caresse mon épiderme ». Et parfois seul le piano l’accompagne dans sa quête, « Tout, je voulais tout de toi », et la beauté chemine tortueuse… Jusqu’à Madame, belle de sa beauté factice, de sa laideur belle.
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